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Reviews 259 dessus duquel flotte un drapeau américain tristement tourné vers le bas. Trois hommes d’affaires en cravate sont en train de fuir—présage du rythme haletant de la lecture. L’action se déroule à New York, en deux temps: “NINE ELEVEN [THE DAY]” (13– 178), et“NINE ELEVEN [THE DAY AFTER]”(183–217). Pourtant, le narrateur ne se contente pas de relater ce qu’il vit pendant ces deux journées, particulièrement la nuit qui les sépare; il raconte les circonstances au cours desquelles il a fait la connaissance de plusieurs personnages qui apparaissent ou réapparaissent au fur et à mesure que l’action progresse. Ainsi, grâce aux fréquents retours en arrière, c’est quasiment le globe entier que l’on parcourt, d’une base de l’OTAN à Naples jusqu’à la Ciudad Juarez, Contras au Nicaragua, mafia russe à NY et Zetas à la frontière mexicano-américaine ainsi que les différents milieux dans lesquels l’invétéré assassin a œuvré. Si cœurs et âmes sensibles doivent s’abstenir, amateurs de sensations fortes et films d’action y trouveront une manne accompagnée de drogues et de toutes sortes de chansons à la mesure. Le sang gicle et coule à flot, les organes explosent, les membres volent dans tous les sens; bref, aucun détail n’est épargné. Les scènes d’horreur abondent, ainsi que la variété d’outils utilisés pour commettre les innombrables meurtres et règlements de compte:“fusil de précision M40A1”(44),“HK4, Heckler & Koch, à canon interchangeable” (53), “Colt Cobra, six cartouches .38 spécial” (71) et “Walther PPK, une sorte d’arme pour femme, très fin dans sa version Inox” (157–58). Abattre son ennemi n’est pas suffisant, il faut l’humilier, l’atteindre de sorte que sa tête tombe “au centre de l’espace qui avait recueilli son urine” quelques instants plus tôt et “finit par l’engloutir” (148). Suivre les péripéties de l’aventurier—personnage aux noms et facettes variables qu’on a du mal à cerner—ou compter ceux qu’il élimine s’avère tâche difficile, voire impossible. Distinguer les bons des méchants, les honnêtes des malhonnêtes, est tout aussi complexe puisque “business is business, c’est ma religion, si vous me permettez d’employer cette expression en ce lieu”(117) dit l’assassin caché dans une église évangéliste luthérienne, qui prend souvent Dieu à témoin. Bien que français d’origine, il est imbu de langue anglaise dont il fait souvent usage et des valeurs de la société américaine au sein de laquelle il opère: “prier et dégainer, mais en commençant par tirer, c’est ainsi qu’on peut assumer le leadership du monde libre, j’étais bien d’accord” (112). Quelques remarques pertinentes ici et là sur la CIA, la NSA, les multinationales, la finance, les investisseurs, et les rapports entre la politique, le crime organisé et les affaires invitent à la réflexion: mais à quel prix? Auburn University (AL) Samia I. Spencer Chiarello, Fanny. Dans son propre rôle. Paris: L’Olivier, 2015. ISBN 978-2-8236-04054 . Pp. 240. 18 a. Dans l’Angleterre d’après-guerre—un pays et une époque où les différences de classe semblent toujours un obstacle infranchissable—Fennella est bonne à tout faire au Wannock Manor, vaste domaine aristocratique où les rôles des domestiques et de leurs maîtres sont déterminés par les usages d’une autre époque. Les dix employés qui y travaillent à des besognes maintes fois répétées pour subvenir aux besoins et aux désirs de leur maîtresse de maison ne sont que “des ombres travaillant dans l’ombre en costumes d’un autre âge”(25), à qui toute relation non professionnelle est interdite. Devenue muette pendant le bombardement de Londres, Fennella est encore plus invisible et isolée que les autres. Elle communique à l’aide d’omniprésents cahiers, son silence brisé à l’occasion par un improbable rire sonore qui fait parfois douter de son mutisme. Dotée d’une imagination florissante qui enrichit sa...

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