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en 1964. Le réalisateur y joue le rôle principal, celui de Julien, interrogé par la police pour soupçon de meurtre. Quel meurtre? Le spectateur est amené à penser qu’il s’agit de celui de la maîtresse de Julien, Esther, interprétée par Stéphanie Cléau, également co-scénariste du film. Tous deux mariés, ils entretiennent une relation passionnelle dans une chambre d’hôtel, la fameuse chambre bleue du titre. Tandis qu’Esther interroge Julien sur leur avenir, ce qui n’est pas sans rappeler l’interrogatoire officiel de la police, l’homme ne répond que vaguement, laissant planer le doute sur son réel désir de construire un futur avec elle. Loin du thriller d’action, Almaric se focalise davantage sur la psychologie de l’adultère et la culpabilité. Léa Drucker est parfaitement juste dans le rôle de la femme délaissée, incapable de communiquer avec son mari, au point parfois d’en avoir peur. L’analyse psychologique n’empêche pas le spectateur de se lancer dans un jeu de piste pour rassembler les pièces du puzzle, dans un récit filmique qui oscille entre interrogatoires et flashbacks. Comme le dit Julien, “la vie est différente quand on la vit et quand on l’épluche après-coup”. Le personnage principal ne semble pas du tout avoir les cartes en main face au juge. Le spectateur doit donc deviner les faits jusqu’au bout, rien n’étant explicitement montré, et se fait même induire en erreur à plusieurs reprises, découvrant au fur et à mesure l’existence d’autres meurtres.Avec une durée de seulement soixante-quinze minutes et un budget restreint d’un million d’euros, autant dire que rien n’est laissé au hasard et que le superflu n’a pas sa place. Accordant une importance particulière au cadrage, Almaric construit une suite de gros plans sur des parties du corps ou des objets. Les personnages se retrouvent ainsi enfermés dans des espaces qui paraissent trop petits, métaphore de l’emprisonnement au sens figuré comme littéral. Certains plans rappellent même les tableaux de peinture réaliste, démontrant alors l’importance du style dans la réalisation d’Almaric. Quelque peu éloigné du registre plus comique que le réalisateur propose dans son film Tournée (2010),La chambre bleue est incontestablement une performance dramatique, plus proche de celle qu’Almaric livre dans le saisissant Le scaphandre et le papillon (le quotidien du journaliste Jean-Dominique Bauby après son accident cardio-vasculaire qui le laisse paralysé, avec un seul œil capable de bouger). Nommée dans la compétition “Un certain Regard” au Festival de Cannes 2014 et pour le César 2015 de la meilleure adaptation, La chambre bleue est une œuvre réussie, dépeignant avec justesse la complexité des relations adultères et leurs conséquences parfois tragiques. University of North Texas Emmanuelle Ben Hadj Anderst, Leah, ed. The Films of Éric Rohmer: French New Wave to Old Master. New York: Palgrave MacMillan, 2014. ISBN 978-1-137-01099-5. Pp. 254. $95. As both a critic and a director, Rohmer had the reputation of being philosophical and conservative. He was also well known for placing a greater emphasis on dialogue 194 FRENCH REVIEW 89.3 Reviews 195 than on action in his films. After his death in 2010, the cinematic world rediscovered the majesty and intricacy of Rohmer’s films, which resulted in an abundance of new critical literature. These publications delved deep into Rohmer’s numerous works in order to find truths previously hidden beneath the surface and to discover new analytical approaches. Anderst’s collection of essays by established and younger film scholars is one such publication, examining every aspect of Rohmerian cinema, including the filmmaker’s political and religious beliefs, his treatment of history through film, and, probably most importantly, how he uniquely created cinema through dialogue, color, décor, and inaction.While Rohmer’s films are typically labeled as verbose to a fault, it is, on the contrary, through the intricate use of language and...

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