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Reviews 251 Communists, resisters, and collaborators; “misogynist scapegoating” of “horizontal collaborators”; and the birth of the Myth of Resistancialism which would hold fast until the early 1970s. Whitman College (WA) Patrick Henry Creative Works edited by Jean-François Duclos Alem, Kangni. La légende de l’assassin. Paris: Lattès, 2015. ISBN 978-2-7096-3642-1. Pp. 213. 18 a. À soixante-dix ans, et trente-quatre années après les faits, Me Appolinaire, brillant avocat, reste hanté par le procès de K.A., le criminel le plus honni, le plus médiatisé de l’État de TiBrava. La peine capitale assénée à son client continue d’obséder le vieil homme. Les éventuels mangeurs d’âmes, les Obrafos, agressivement pointés du doigt par le pasteur Hightower, ont-ils donné à ce procès une dimension métaphysique audessus des moyens clairvoyants du droit rationnel? Ces doutes, Alem a su les créer chez le lecteur de La légende de l’assassin, un titre qui pourrait trouver un substitut approprié dans La légende des assassins. Le meurtre de Rose et la déception amoureuse qui court en filigrane à ce récit a transformé notre avocat en célibataire endurci, amateur d’ébats éphémères, mais pour qui, en fin de compte, le dossier K.A. est resté aussi énigmatique que traumatisant. Le territoire de TiBrava apparaît comme une jeune nation africaine dont l’indépendance, prise en otage par un régime dictatorial, a été mise à mal. Mais le texte d’Alem, comme sur la pointe des pieds, se refuse à tout dévoilement explicite. Dans ce récit, des gouttes limpides ici et là, bon gré mal gré, ramènent le lecteur vers le terroir togolais: la “région des plateaux” et la “circonscription de Kloto” sont évoquées, et de rarissimes expressions en langue éwé comme“afiadenyigban”(la patrie royale),“ayila”(cris d’effroi ou de douleur),“feuilles de gué”(cannabis) font surface. Le lecteur avisé peut alors suivre allègrement le cours de ses déductions. L’auteur, dans une interview donnée en 2008, explique l’origine de TiBrava, qu’il lie à la chanson Togo Brava Suite que Duke Ellington a consacrée au Togo. Le jeu de camouflage, déjà utilisé dans son premier roman Cola Cola Jazz, vautil encore le détour? On ignore si l’auteur essaie de dénoncer une réalité politique qu’il côtoie au quotidien (vivant au Togo, donc à TiBrava) ou s’il veut jouer avec le feu sans vouloir s’y brûler. L’opposant Gladja Yibo qui disparut avec le fauteuil du Timonier de TiBrava fait penser à Me Yaovi Agboyibor qui, du vivant du dictateur Eyadema Gnassingbé, s’était lui aussi vu gratifié la rumeur d’avoir disparu avec le fauteuil du président. Mais au-delà du jeu de camouflage des repères réalistes qui parsèment l’œuvre, le ton y est tantôt humoristique tantôt sévère, et surtout dépouillé de toute hypocrisie sur un fond stylistique qui aiguise chez le lecteur le désir de s’accrocher. La fin de ce récit effréné prend au dépourvu, la réconciliation entre Appolinaire et l’exami Joseph, usurpateur de Rose, apaise le lecteur. L’écriture fluide et accueillante de ce roman le rend plus accessible au lecteur moyen. La légende de l’assassin est donc un roman à lire, mais sous un regard à la fois méfiant et enthousiaste. State University of New York, Geneseo Kodjo Adabra Alexakis,Vassilis. La clarinette. Paris: Seuil, 2015. ISBN 978-2-02-116769-6. Pp. 351. 21 a. Le titre de ce roman fait écho au constat dépité du narrateur: “[J]e m’étais rendu compte, soudainement pourrais-je dire, que j’avais oublié le mot clarinette [...] je l’avais oublié dans les deux langues”(18). Les lecteurs assidus d’Alexakis sont habitués à ce narrateur qui ressemble à l’auteur: un auteur grec qui écrit “tantôt en grec tantôt en français” (22), se traduit d’une langue à l’autre et livre sans détour les rouages de sa création...

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