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Reviews 251 Schneck, Colombe. Sœurs de miséricorde. Paris: Stock, 2015. ISBN 978-2-234-076419 . Pp. 205. 18 a. Azul prend chaque jour le bus et le RER pour travailler dans une famille française comme femme de ménage et gardienne d’enfants. D’origine bolivienne, elle a grandi dans les années soixante-dix à Chuqui-Chuqui où sa vie, paisible et modeste, était rythmée par la visite des marchés locaux, les prières le dimanche, les baignades dans le Río Chico, la cueillette de fruits dans le jardin et l’école à deux heures de route à pied. Elle y a appris l’espagnol chez les sœurs. Ses remarques d’enfant de douze ans montrent qu’elle sent déjà l’injustice de son sort et l’importance du lieu de sa naissance: “elle appartient à un monde où même si l’on travaille dur on ne peut désirer, espérer, s’échapper” (40). Le récit se concentre sur les efforts acharnés d’Azul pour sortir décemment de son monde et accéder à celui des privilégiés, où il est possible de désirer et d’espérer. La présence et l’influence des sœurs jouent un rôle fondamental dans ce projet vers un monde meilleur. Sans elles, Azul n’aurait pas pu aller au collège ni par la suite à Rome et à Paris pour y travailler. Les efforts des sœurs sont aussi inépuisables que ceux qu’Azul déploie pour s’en sortir. Le récit fait appel à la prise de conscience sociale chez toutes ces femmes qui, forcées d’immigrer, quittent leur pays et leur famille, laissant souvent derrière elles des enfants en bas âge, comme c’est le cas d’Azul. Ce récit contraste également les valeurs des sociétés aisées avec celles qui sont dans la pénurie. Ainsi, Azul ne comprend pas comment sa patronne, Mme Isabelle, une Parisienne qui semble tout posséder, exhibe un mal de vivre et souffre de solitude. Ce sentiment, Azul ne le connaît pas car en Bolivie il n’existe pas. Azul remarque par ailleurs que dans son pays, une femme de trente-six ans célibataire est déjà vieille-fille, et qu’à 40 ans on a toutes les chances d’être grand-mère. En Italie et en France, observet -elle, les femmes de ces âges portent encore des mini-jupes. Sœurs de miséricorde est un récit d’espoir. Malgré l’adversité,Azul ne perd jamais celui de faire venir ses enfants en France ni de leur offrir de meilleures conditions de vie. Elle garde toujours son optimisme et fait preuve de patience et de bonne humeur. Ce sont ces qualités qui font que Mme Isabelle s’intéresse à Azul et arrive même à désirer sa vie, “qui lui paraît si simple alors que la sienne est compliquée” (171). Un renversement s’effectue alors dans les rôles que tiennent les deux femmes: la première, employée étrangère, ouvre le monde de Mme Isabelle en lui donnant des conseils pour réussir dans la vie et en lui ouvrant les yeux sur ses préjugés, notamment contre l’avortement, les homosexuels et les juifs. Dès lors, Mme Isabelle et Azul vont s’entraider comme des sœurs. Des sœurs rapprochées par la miséricorde. California State University, San Marcos Véronique Anover ...

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