In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

and respect, especially because he believes the man’s claims to have been de Gaulle’s intimate friend and advisor, a paratrooper, judo black belt, agent of the OAS, collaborator with the CIA, friends with an American secret agent, etc. The adult Émile narrates the father’s actions and claims from the perspective of the gullible child he was, but it soon becomes obvious to the reader that the father is a sponging layabout supported by his wife and living in a fantasy world fueled by cinematic visions. The effect is not comic, as in Frank O’Connor’s stories with child narrators, but disturbing. Although Émile barely escapes from turning into his father, even in his sixties he longs for the man’s approval. The potentially disastrous power of a charming phony runs through nearly all of Chalandon’s fiction, including Le quatrième mur (2013), set during the first Lebanese civil war, which Chalandon covered for Libération. Now writing for Le Canard enchaîné, Chalandon believes that he has finally finished with this subject, not only because his father has died but also because he has written directly about him in this slightly fictionalized memoir. College of San Mateo (CA) Susan Petit Desbiolles, Maryline. Le beau temps. Paris: Seuil, 2015. ISBN 978-2-02-124152-5. Pp. 229. 17,50 a. Cette biographie romancée crée une symphonie littéraire en trois mouvements qui décrit la vie publique et personnelle du compositeur Maurice Jaubert. Souvent, le beau temps augure des orages intimes de celui qui écrit tout autant que de celui qui est l’objet de l’écriture. Dans Le beau temps, les paysages intérieurs de l’auteur viennent habilement se mêler aux joies et aux tourments d’un artiste novateur dont la vie est faite d’une effervescence que le lecteur aurait peine à ne pas remarquer. Desbiolles suit à la trace son personnage avec une élégance et une tendresse admirables. Son désir de rendre justice à ce musicien se révèle parfois un peu maladroit mais son hommage n’en reste pas moins saisissant, malgré les nombreuses arabesques qu’elle lui rajoute. Elle fait ressurgir dans la mémoire du lecteur un certain nombre des succès de Jaubert tout en dressant un rapide portrait de certains autres grands noms de l’Entre-deuxguerres . Alors même qu’elle s’avance dans cette foule d’artistes, son talent consiste à ne jamais oublier de donner à Jaubert le haut de l’affiche. Soucieuse de cerner son personnage, l’auteur se glisse dans les pas et les lieux de celui dont elle avoue pourtant ne pas toujours suivre la quête spirituelle. Les rapprochements qu’elle fait entre sa vie et celle de Jaubert sont parfois si étroits que le lecteur s’y perd. Toutefois, ce sont aussi ces lignes parallèles dangereusement proches qui font le charme de la lecture. Alors que Jaubert est voué à une carrière d’avocat, personne ne s’étonne de sa décision de quitter le barreau pour se donner corps et âme à son culte de la musique. À l’instar de l’écrivain, le lecteur se surprend à pousser un soupir de soulagement. La démarche de Desbiolles est à la fois simple et profonde. Elle se propose de “soulever des pierres” 232 FRENCH REVIEW 90.1 Reviews 233 (27) en quête d’un “menu trésor” en calquant l’élégance, les joies et les nombreuses déceptions de l’artiste. Auteur et personnage sont épris de liberté, de musique et d’écriture franches, tout en se faisant un devoir de cultiver leur opacité personnelle. On en oublierait qui est l’objet de ce témoignage en forme de long poème en prose. Le désir de symbiose de l’auteur est tel qu’elle tombe dans le dilemme classique du biographe: comment laisser à son sujet sa liberté sans renoncer à la sienne? Dans la dernière lettre écrite à sa femme, Jaubert explique qu’il l’aime tant qu’il éprouve le désir de devenir l’autre. On peut relever en filigrane dans cette déclaration celle que prononce Desbiolles à propos de son personnage tout au long...

pdf

Share