In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviews 273 travers quelques anglicismes et titres des musiques choisies. Kraft est un livre à lire, mais sous un regard d’artiste, ou d’explorateur universel dénudé d’a priori. SUNY, Geneseo Kodjo Adabra Paris, Thomas. La tournée d’adieux. Paris: Buchet-Chastel, 2015. ISBN 978-2-28302890 -2. Pp. 16. 14 a. Ce roman relate le voyage de découverte qu’Alex, guitariste narrateur, fait de luim ême. Au départ, ses difficultés à vivre se résument au fait qu’il n’est pas mort à l’âge de 27 ans, comme tous les grands du rock and roll. Quand il décide de changer d’existence, parce qu’il a raté sa mort, le lecteur et les autres membres du groupe musical Assemblée nationale n’y croient pas. Alex dit vouloir divorcer de Bob Dylan, chanteur fétiche du groupe, mais c’est sans compter sur les autres personnages, particulièrement son père, qui nourrit une jalousie évidente pour le talent de son fils et se fait du groupe, qu’il n’est jamais allé voir en concert, une notion tout à fait fantasmée. Alex, lui aussi, s’imprègne d’histoires, et le lecteur se sent nourri en retour par cette double vie du groupe qui existe en grande partie dans le seul esprit du père. Apparemment, Alex s’étonne à peine de la dissolution trop facile de son groupe. Devant l’attitude apparemment docile de ses camarades, il interprète cette rupture comme une décision collective; son égoïsme en souffrira moins. En vérité, Alex est désemparé par l’apparente facilité avec laquelle les autres sont prêts à quitter le navire. C’est en lisant sa propre annonce nécrologique, fabriquée de toute pièce par ses copains et publiée dans le journal local, qu’il comprend que ses acolytes nourrissent un espoir de réconciliation, comme si la décision d’Alex n’était pour eux qu’une toquade. Ludo, un des membres, pose à cette occasion une question cruciale: Alex considère-t-il que le groupe lui appartient? Bien que secoué par les arguments de ses amis,Alex ne change pas d’avis. Il se laisse envahir par la fausse plénitude de la séparation. Aux deux-tiers du livre, le personnage du père intervient avec une idée qui semble toute entière centrée sur Alex. Il propose à son rejeton de tenter l’aventure aux États-Unis. Ladite tournée d’adieux prend surtout les allures d’une tournée d’introduction pour le père. Le lecteur, habitué aux retournements de situations, n’est pas le moins du monde surpris quand, une fois arrivé aux États-Unis, Alex se retrouve nez à nez avec les copains de la bande secrètement invités par le père. Après avoir laissé le groupe à l’aéroport pour se rendre seul à San Francisco y perdre et y retrouver sa guitare—et donc son identité—Alex se découvre un désir de secondes retrouvailles avec ses acolytes, qu’il invite à venir le rejoindre. En parfaite communion avec les âmes en peine d’une station de métro désaffectée, Assemblée nationale se dépêchera de célébrer son retour sur scène. Finalement, Alex comprendra que l’essentiel dans la vie consiste à définir et maintenir une certaine ligne de conduite. Le talent de Paris consiste à avoir entraîné le lecteur dans une voie inattendue et pleine de rebondissements, une tangente existentielle qui lui aura fait autant de bien qu’à ses personnages. Western Kentucky University Karin Egloff Prophète, Emmelie. Le bout du monde est une fenêtre. Montréal: Mémoire d’encrier, 2015. ISBN 978-2-89712-275-1. Pp. 207. $22 Can. In her fourth novel, Prophète explores with remarkable sensitivity the bleak existence of the marginalized in her native Haiti. Following a similar approach used in Impasse Dignité, another of her texts which hauntingly chronicled the lives of a cohort of Haitians just prior to the 2010 earthquake, Prophète’s new literary effort paints a stifling world of dysfunction, both personal and familial...

pdf

Share