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follower and his wife his mistress.Why two such perceptive people would fall for SaintBonnet ’s mumbo-jumbo is fascinating, particularly in the context of the postwar interest in spiritualism. The Lusseyrans were not alone in their quest for new sources of meaning in war-ravaged Europe. Yet, except for a slightly ironic treatment of this period in his subject’s life,Garcin does little with this intriguing issue.Jacques Lusseyran was a heroic, strong-willed and complicated man. Le voyant does not do him justice. Florida State University William Cloonan Gracq, Julien. Les terres du couchant. Paris: José Corti, 2014. ISBN 978-2-7143-11337 . Pp. 258. 20 a. Il arrive des confins du Royaume, persistantes malgré la volonté politique de ne pas y donner prise, et par une forme particulière de négligence qui ressemble à un doux narcotique pour un peuple fatigué, des rumeurs d’invasion djoungare. À BrégaVieille , capitale de la Terre du couchant, c’est à peine si la caste régnante a pris officiellement note de la manière dont ont été reçus deux émissaires envoyés secrètement au-delà des frontières (les deux hommes ont fini empalés). Derrière sa“volonté froide d’extermination”se lit la progression méthodique et cruelle avec laquelle avance cette “force singulièrement résolue et sûre d’elle” (16). Un groupe de compagnons décide de braver l’indifférente générale et de rejoindre les limites du Royaume dans le but de se joindre au combat. Il passe d’abord secrètement la muraille qui défend les anciennes limites du territoire, avant de s’engager dans la vaste forêt, sur un chemin conduisant sur des centaines de lieues“de la lisière des Marches aux passes de Mont-Harbré”(75). Les lecteurs de Gracq connaissent l’ample description de la route qu’empruntent ces hommes: elle figure, appariée à La presque’île, paru en 1970. Mais c’est tout ce que l’auteur avait souhaité sauver, après son abandon définitif, quinze ans plus tôt, de la rédaction de ces Terres du couchant. Les éditions Corti proposent aujourd’hui, à titre posthume, l’ensemble du manuscrit accompagné d’une utile postface de Bernhild Boie. Comme dans Le rivages de Syrtes, l’Histoire se mêle ici rêveusement à la mythologie mais par résonnances onomastiques répond à un tropisme septentrional. L’aventure que retrace le narrateur de ce récit est celui d’un voyage d’un autre âge. Une géographie singulière se déploie à travers la forêt jusqu’à la mer, puis en direction des limites extrêmes du Royaume, vers une citadelle assiégée où se mêlent, par solidarité d’équipage, les hommes venus par les longues routes. Commence alors, dans une seconde partie, le récit des jours d’attente, où aux attaques de l’ennemi répond par “la volonté et par la nécessité” (180) une tranquilité fiévreuse. Boie a sans doute raison d’affirmer que,malgré l’imminence de la victoire djoungare,et les accidents censés courir sur trois années de voyage et de siège, c’est dans “l’interstice des événements , dans un espace et un temps gagnés précairement sur la sèche expérience du moment historique”(250) que se place ce roman inachevé. Sur la crête de l’inquiétude 262 FRENCH REVIEW 89.4 Reviews 263 et de la peur, mais pris par la beauté du monde, surtout lorqu’elle le surprend aux deux extrémités du jour, le narrateur se laisse bercer par l’esprit immémorial des lieux qu’il traverse: “L’horizon ne reculait plus, il tournait lentement comme une roue” (182). Ainsi le bonheur parcourt ce récit sombre et sauvage, une sorte d’indifférence à la mort aussi, où face aux paysages, toutes les inquiétudes s’effacent comme l’effet“de cet éther sur les tempes où on dirait que la transparence pure vient vivre et s’exalter dans la couleur de la joie” (225). Metropolitan State University of Denver Jean-François Duclos Guyard,Alain. La...

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