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L’analyse est probante, le film est sauvé de l’espace étriqué de la controverse, et on remercie Palmer pour cette éloge de la diversité du cinéma français. Augustana College (IL) Chadia Chambers-Samadi Robic-Diaz, Delphine. La guerre d’Indochine dans le cinéma français: images d’un trou de mémoire. Rennes: PU de Rennes, 2015. ISBN 978-2-7535-3476-6. Pp. 358. 21 a. Robic-Diaz analyse la représentation de la guerre d’Indochine dans 51 films français (dont 8 films militaires) de 1945 à aujourd’hui. Elle note que, mis à part La 317e section (Schœndœrffer, 1965), la seule œuvre filmique sur la guerre d’Indochine, ces films traitent allusivement de “la sale guerre” qui a été refoulée dans l’inconscient populaire. Alors qu’elle se déroule dans l’intervalle 1945–54, sa présence au cinéma depuis Ils étaient cinq (J. Pinoteau, 1952) est ténue et disparaît au cœur même des études consacrées à l’oubli. Le projet de Robic-Diaz est donc de montrer comment l’imaginaire colonial se manifeste parmi ces films à la manière d’une pièce manquante. Le concept “d’indésirable mémoriel” (14) sous-tend les cinq parties de son étude, qui est à la fois de portée historique (elle traite de plusieurs dossiers de censure et du rôle du CNC en tant que commission de contrôle dans le chapitre III) et cinématographique, avec l’étude de personnages et d’événements-clés comme la bataille de Diên Biên Phu (1953–54). Afin de combler ce “trou de mémoire” (7), Robic-Diaz examine deux cinéastes qui sont d’anciens combattants du Service presse information en Indochine: Pierre Schœndœrffer, qui préface son étude et dont l’œuvre filmique est fondée sur le “devoir de mémoire” (avec sept films sur ce sujet), et Claude Bernard-Aubert, réalisateur de Patrouille de choc (1957), premier film de guerre français sur le sujet (22). À la lumière de ces deux réalisateurs-combattants, elle explique comment la guerre d’Indochine s’inscrit en filigrane dans son corpus (soigneusement répertorié en fin d’ouvrage), prenant comme exemples des personnages féminins, dont la congaye et l’infirmière dans Le crabe-tambour (Schœndœrffer, 1977) ou la militante indépendantiste Camille (la Princesse rouge) dans Indochine (Régis Wargnier, 1992). Elle rectifie ce discrédit avec l’étude de maintes figures masculines: les sacrifiés, les déserteurs, les alcooliques comme le Capitaine de Kerveguen dans Diên Biên Phu (Shoendoerffer, 1992), l’inspecteur Arthur dans Police (Pialat, 1985), les amnésiques dans Les dimanches de ville d’Avray (Bourguignon, 1962), mais aussi en se focalisant sur la Légion étrangère, les enfants de troupe dans L’année de l’éveil (Corbiau, 1991) et Le crabe-tambour, ou la parabole de la paillote dans Poussière d’empire (Lam Lê, 1953), microcosme apocalyptique de la transition entre le colonialisme et l’indépendance (289–94). Par le biais du comique troupier, elle consacre le chapitre 12 aux héros dérisoires et leurs tentatives d’évasion d’un camp d’internement dans Le facteur s’en va-t-en-guerre (Bernard-Aubert,1966),qu’elle présente comme un“remake”parodique 204 FRENCH REVIEW 89.4 Reviews 205 (268) de la superproduction américaine La grande évasion (Sturges, 1963). Les gags burlesques et l’insolence de Thibon,facteur des armées (CharlesAznavour) le distinguent du héros rebelle hollywoodien Captain Hilts (Steve McQueen). Robic-Diaz conclut avec des annexes riches en notices filmiques,une filmographie succincte (chronologique et par genre) et une impressionnante bibliographie classée par discipline. Une riche sélection d’images en couleurs s’échelonnant sur seize pages illustre un travail magistral sur les multiples enjeux de la représentation de cette guerre dans le cadre des théories postcoloniales. Huston-Tillotson University (TX) Anne Cirella-Urrutia Seattle Sightings: The Seattle International Film Festival, 2015. . Following last year’s fortieth anniversary euphoria, this year’s edition of the...

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