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fidèlement par le moyen de la littérature. Seulement, selon l’auteure, chez Zola cette fenêtre est“condamnée”, et pas seulement parce que, comme l’a remarqué le romancier lui-même dans une lettre à Antony Valabrègue, “il y a, enchâssé dans l’embrasure de la fenêtre, une sorte d’Écran transparent, à travers lequel on aperçoit les objets plus ou moins déformés, souffrant des changements plus ou moins sensibles dans leurs lignes et dans leur couleur”. Comme le montre Piton-Foucault dans sa première partie, si une analyse exhaustive du motif de la fenêtre dans Les Rougon-Macquart confirme la place indéniable du verre transparent dans le monde de Zola, elle révèle en même temps une curieuse opacité, une “impossible transitivité” (130) qui “ne sont que les signes d’un récit qui place entre lui et le réel qu’il représente toujours plus d’obstacles, toujours plus de médiations” (205). Dans la deuxième partie, l’auteure élargit son analyse des romans en allant au-delà des motifs du verre et de la fenêtre, se concentrant à la place sur une série de personnages, les artistes notamment, concernés par l’observation ou la description du réel. Elle arrive alors au même constat, à savoir que, dans Les Rougon-Macquart, la représentation de ce réel et la lisibilité du monde sont rendues impossibles ou illusoires par une série d’obstacles, de reflets, de médiations, de réduplications. La troisième partie décrit alors une nouvelle esthétique zolienne: assimilant certaines idées de son temps, comme la philosophie de Schopenhauer sur la perception du réel, l’écrivain crée “une œuvre-fétiche, substitut d’un réel obsédant mais introuvable” (747), qui ne chercherait plus à essayer de reproduire la réalité extérieure, “mais à créer son propre monde, en obstruant définitivement la fenêtre perspectiviste de la Renaissance ouverte sur le monde”(747).Ainsi, Zola est loin d’être seulement l’auteur naturaliste qu’on décrit d’habitude. Ses préoccupations, liées surtout à la “crise de la représentation”, sont en effet celles des artistes de la deuxième moitié du dix-neuvième siècle associés à la modernité, comme Baudelaire et Mallarmé, mais aussi Manet et les impressionnistes. Mais ce n’est pas tout. Dans ce que le préfacier Henri Mitterand appelle“le galop de la quatrième partie”de l’ouvrage, la plus brillante et la plus surprenante, Piton-Foucault pousse son raisonnement plus loin: elle inscrit en effet la description zolienne, qu’il faut comprendre “en terme de présentation de l’œuvre [...] et non plus en tant que représentation du monde” (749), dans un vaste mouvement avant-gardiste qui va de Manet à Francis Bacon en passant par Kandinsky, Miró et Pollock. Washington University (MO) Pascal Ifri Réach-Ngô, Anne, éd. Créations d’atelier: l’éditeur et la fabrique de l’œuvre à la Renaissance. Paris: Garnier, 2014. ISBN 978-2-8124-2946-0. Pp. 395. 39 a. This collection of essays by scholars from different parts of the French-speaking world challenges readers to expand their understanding of authorship to include the 264 FRENCH REVIEW 90.3 Reviews 265 roles of those who worked in fifteenth- and sixteenth-century print shops. Roger Chartier opens with an excellent tour d’horizon providing useful historiographical and theoretical context for the central theme:“le processus de publication, quelle que soit sa modalité, est toujours un processus collectif, qui ne sépare pas la matérialité du texte de la textualité du livre” (10). Following Chartier’s preface is Anne Réach-Ngô’s equally welcome introduction outlining the significant recent scholarship in France on this question and explaining the organization of the essays to follow. These are divided into four sections that evoke in different ways the blurring of the distinction between the material book and the literary work and, with the exception of the final section, coincide with canons of rhetoric: inventio, dispositio, actio. The first essays reveal the networking that...

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