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Reviews 241 de Cannes en tant que lieu où il se déroulerait (ce choix n’avait rien d’évident: Biarritz était un concurrent sérieux). Ironie de l’histoire, le tout premier festival était prévu pour s’ouvrir le 1er septembre 1939, date du déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le livre d’Olivier Loubes est donc consacré à un non-événement, à un “festival qui n’a pas eu lieu” et qui ne débuterait en réalité qu’en 1946. Épisode en grande partie oublié de l’histoire du cinéma, le festival qui aurait dû se tenir à Cannes en 1939 a néanmoins laissé des traces dans les archives. Parmi les films sélectionnés, il y avait par exemple The Wizard of Oz de Victor Fleming, mais aussi un documentaire exaltant le colonialisme français: La France est un empire. Le Président du Festival était Jean Zay, le ministre de l’Éducation nationale et des Beaux-Arts (qui démissionnera le 2 septembre 1939 pour rejoindre l’armée française, et qui sera plus tard assassiné par la Milice). Quant au Président d’honneur, il n’était autre que Louis Lumière. Le comité d’organisation avait rédigé un règlement du nouveau festival, choisi les salles de projection des films et même produit une affiche promotionnelle. Tout était donc prêt pour cette initiative inédite de la diplomatie culturelle française, qui avait reçu l’appui des États-Unis et de la Motion Picture Association alors présidée par Will Hays (dont le nom est associé au fameux “Code” qui a longtemps réglementé l’industrie cinématographique américaine). Loubes consacre un chapitre au voyage de Jean Zay aux États-Unis en juin 1939, durant lequel il a pu promouvoir l’idée que“Cannes a été conçu comme un Festival du monde libre” (111), c’est-à-dire antifasciste. Dans l’ensemble, Cannes 1939 dépasse le niveau anecdotique auquel on aurait pu s’attendre, en illustrant la place du cinéma et de son nouveau festival dans le cadre de la politique étrangère menée par le gouvernement français, alors que s’accumulaient les signes avant-coureurs de la guerre. Les lecteurs apprécieront particulièrement le dossier de documents, y compris une revue de presse et de nombreuses photographies, que Loubes a inclus en annexe. Western Washington University Edward Ousselin Neroni, Hilary. Feminist Film Theory and Cléo de 5 à 7. New York: Bloomsbury, 2016. ISBN 978-1-50131369-1. Pp. 168. $20. Teaching feminist theory, and feminist film theory more specifically, presents a unique set of rewards and challenges.While some students are drawn to feminist film theory courses thanks to a preexisting interest in gender studies, others enroll with a reticence to accept feminism as a respected or even necessary field. Neroni’s recent contribution to the Film Theory in Practice series will likely help instructors of feminist film courses to bridge the gap of students’ differing knowledge, interests, and backgrounds . Thanks to its two-part structure that consists first of a summary of the history of feminism and feminist film theory followed by a detailed close-analysis of French filmmaker Agnès Varda’s acclaimed film Cléo de 5 à 7 (1962), Neroni’s text will appeal to many since its approach is both general and specific in its concise review of previous research and trends in the field as well as its presentation of new perspectives. In order to widen the net of readership and appreciation for the field, Neroni justly situates feminist theory within the larger discussion of ideology—which is perhaps not surprising given Slavoj Žižek’s role on the editorial board for the series. Neroni explains that“ideology prompts us to recognize that our individual beliefs are part of a larger system of beliefs” (8) and that we cannot “just erase ideology and live in an ideology-free zone” (11)—more specifically, in order to make changes with regard to a woman’s place in society and in film, one must work to make changes from the inside and not attempt...

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