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reflecting the moment, location, and precarious natures of their lives, all with a rich vocabulary and structure to support them. Le pas du renard is a great read. Alliance Française de Santa Rosa (CA) Davida Brautman Khadra, Yasmina. La dernière nuit du Raïs. Paris: Julliard, 2015. ISBN 978-2-26002418 -7. Pp. 216. 18 a. Voici l’histoire d’un des plus grands mégalomanes du vingtième siècle,un dictateur malade, assoiffé de pouvoir absolu: Mouammar Kadhafi. Le 19 octobre 2011, sous les bombardements aériens de l’Otan, Syrte se retrouve plongée dans une guerre civile entre des rebelles infiltrés par des groupes islamistes et d’obscures milices rivales. La dernière nuit du Raïs procède par des retours en arrière dans la vie du Frère Guide. Pour mieux nous en décrire sa chute jusqu’au bout d’une nuit vertigineuse, Khadra s’est mis dans la peau du tyran:“J’étais la légende faite homme. Les idoles et les poètes me mangeaient dans la main. Aujourd’hui je n’ai à léguer à mes héritiers que ce livre qui me relate les dernières heures de ma fabuleuse existence” (quatrième de couverture). Ces flashbacks permettent au dictateur de revenir à son enfance et à sa jeunesse misérables.Amoureux frustré,rejeté,il entre à l’académie militaire,gravit rapidement les échelons, devient colonel, organise un coup d’État en 1969 et s’autoproclame Guide Suprême. Il ne connaîtra pas son père et découvrira un jour qu’il est le fils d’un Italien. Comble du paradoxe, lui qui se croyait pur-sang Arabe n’est donc en réalité qu’un bâtard, le rejeton d’Albert Preziosi, un aviateur corse recueilli dans le désert en 1941. Lui qui fanfaronnait dans des palais au milieu de festins, il est soudain poussé à fuir, à se cacher dans une école abandonnée, entouré de ses derniers fidèles:“Étranges les volte-face du temps. Un jour vous êtes idolâtré, un autre vous êtes vomi; un jour vous êtes le prédateur, un autre vous êtes la proie” (155). Celui à qui on permettait d’installer la tente de Bédouin sur les pelouses présidentielles d’Europe se retrouve traqué, poussé à vivre comme un lâche. Il aimait les femmes et en consommait par centaines, entendait des voix lui parler le soir, s’était entiché d’un tableau de Van Gogh et adorait lire le Coran en veillant dans le désert. Il justifiait puérilement sa terreur en ces termes: “Il y a deux sortes de peuples. Le peuple qui fonctionne avec sa tête et le peuple qui marche à la trique. Le notre avait besoin du fouet” (164). S’il est vrai que le tiers-monde a été gouverné par des dictateurs, pourquoi les renverser s’il s’agit ensuite d’installer des Talibans, des Isis-Daech et autres groupes fascislamistes encore plus sanguinaires? Les Saddam, Kadhafi et Ben Ali étaient certes corrompus, mais ils permettaient de garder les boîtes de Pandore du tribalisme intégriste hermétiquement closes. Dans ce beau roman, avec beaucoup de talent, Khadra réussit à démystifier les dictateurs et leurs folies meurtrières. University of Wisconsin, Stevens Point Alek Baylee Toumi 212 FRENCH REVIEW 90.3 ...

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