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Reviews 255 Gepner, Corinna. Le père Castel et le clavecin oculaire: carrefour de l’esthétique et des savoirs dans la première moitié du XVIIIe siècle. Paris: Champion, 2014. ISBN 9782 -7453-2640-9. Pp. 192. 40 a. Une invention curieuse du prêtre jésuite Louis-Bertrand Castel (1688–1757), le clavecin oculaire représente bien, comme le prétend l’auteure, l’esprit du siècle des Lumières. Cet appareil de nature pluridisciplinaire qui aurait permis aux sourds de voir la musique à travers une transposition “diapasonnée” des sons en couleurs est aussi un produit des Lumières, résultat du parcours psychologique et intellectuel de son inventeur. Au départ, le bon père avait pour unique ambition de contribuer au bien de la collectivité en aidant les sourds à apprécier la beauté de la musique. Pourtant, en faisant une analogie par trop simplificatrice entre les sons et les couleurs, il se mit à douter de la valeur de son invention. En ce sens, la fabrication du clavecin que Castel avait mis vingt ans à construire, reflète parfaitement les grandes questions du dixhuiti ème siècle: la raison, l’empirisme scientifique, le scepticisme, et l’optimisme. L’intérêt de cette monographie est qu’elle permet de découvrir dans quelle mesure cette invention n’est pas seulement une chimère de tonsuré. En effet, pour toute expérience scientifique réussie ou non, le processus d’enquête permet de découvrir des faits scientifiques inédits, ce qui était le cas pour Castel. Dans le premier chapitre, Gepner montre que Castel commet beaucoup de contresens en cherchant à établir scientifiquement l’harmonie de l’univers, mis en mouvement par Dieu, à travers son explication de l’analogie entre les sons et les couleurs; en gros, il modifie à tort le sens de certains mots (notamment, identité, analogie, ressemblance et métaphore) pour prouver les fondements scientifiques de son invention. Dans le chapitre suivant, l’auteure explique comment Castel essaya de prouver que la musique était une science comme une autre. Dans les trois chapitres suivants, Gepner analyse la musique de couleurs que Castel défend malgré les réfutations de ses contemporains: l’idée qu’une gamme de couleurs corresponde parfaitement à tous les tons et demi-tons, même s’il est impossible de nommer toutes les couleurs correspondantes. De plus, Castel essaie de réconcilier la nature fixe des images et la mobilité du son en musicalisant (faisant bouger rapidement) les couleurs dans son clavecin. Malheureusement, une telle succession rapide de couleurs posait un problème sérieux d’appréciation: cette succession de couleurs ayant le désavantage de fatiguer la vue, pouvait déplaire même à ceux qui avaient la capacité intellectuelle de l’apprécier. Dans les deux chapitres suivants, l’auteure explore le scepticisme de Castel vis-à-vis du clavecin et les nombreuses manières dont il tenta de soutenir sa vision du monde à travers ses propos sur l’esthétique. Dans le huitième et dernier chapitre, Gepner explique le rapport que Castel établit entre le libertinage amoureux et l’expérience esthétique: pour éviter l’ennui, le spectateur se fixe sur l’objet pour le maîtriser sans s’y abandonner,comme le/la libertin/e qui domine son amant/e. Comme le conclut l’auteure, l’œuvre de Castel est passionnante grâce aux questions qu’elle nous pose sur l’esthétique plutôt que pour les réponses qu’elle apporte. Christopher Newport University (VA) Michael J. Mulryan Grauby,Françoise.Le roman de la création: écrire entre mythes et pratiques.Amsterdam: Rodopi, 2015. ISBN 978-9-0420-3924-7. Pp. 250. 55 a. Grauby opens her study with the story of Flaubert’s coming to writing: his abandonment of law studies, nervous breakdown, life-threatening illness, and transformative emergence into the private realm of writing. Flaubert’s biography thus mobilizes the myths surrounding the forging of a writer: the tortured path to writing, the long hours of solitude, endless even fruitless hours of work, and unbidden inspiration. Grauby argues that this understanding of the writerly vocation remains more or less...

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