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mais un genre que l’équipe d’animation a fait sien en mettant l’accent sur l’imagination et l’invention visuelle—c’est au moyen de décors et de machines soigneusement recherchés,une palette de couleurs expertement composée et une bonne dose d’humour visuel que l’histoire de cette société en déclin se raconte. Cette uchronie magnifiquement peinte, avec une jeune héroïne forte et intelligente, des personnages attachants et une intrigue palpitante servira avantageusement de support à des discussions en classe sur le réalisme fantastique, les grandes peurs, l’écologie, la bioéthique et le bon usage des sciences et du progrès. California State University, San Marcos Marion Geiger Le 24e festival du film français de Richmond, 31 mars–3 avril 2016. . Belle programmation pour ce rendez-vous annuel qui proposait, comme à l’accoutum ée, une vingtaine de longs métrages présentés ici, deux séries de courts inventifs, un hommage au cinéma primitif en partenariat avec la Cinémathèque française et la possibilité de dialoguer avec les membres de l’imposante délégation française. Trois drames traitant de dilemmes moraux et d’engagement sortaient du lot cette année. La loi du marché (Stéphane Brizé; FR 89.4), brosse le portrait de Thierry (Vincent Lindon, césarisé et Prix d’interprétation à Cannes), un chômeur quinquag énaire qui retrouve péniblement du travail comme vigile de supermarché, chargé de surveiller clients et employés. À force d’observer, impuissant, la misère du monde et l’attitude sans merci de la direction, il écoute finalement la voix de sa conscience, malgré sa propre précarité. Dans Hope (FR 90.2), Léonard, un migrant camerounais, est lui aussi victime et bourreau dans sa relation avec Hope, une Nigériane rencontrée lors d’un exode d’Africains subsahariens vers l’Europe (joués pour la plupart par de vrais migrants). Boris Lojkine, auparavant documentariste, réussit son pari de raconter une histoire d’immigration romanesque en puisant dans la réalité, mais en évitant le naturalisme. Ce beau récit de survie met en relief les ghettos commandés par des chairman où les clandestins échouent avant l’ultime traversée. Loin des hommes (David Oelhoffen) est librement adapté de“L’hôte”d’Albert Camus.Viggo Mortensen et Reda Kateb y campent brillamment un instituteur français qui enseigne au fin fond de l’Atlas en 1954 et le prévenu algérien qu’il doit accompagner au tribunal le plus proche. Leur marche à travers les magnifiques paysages sauvages est propice à la réflexion et mène l’enseignant à questionner son détachement. Les autres drames et Belle et Sébastien, l’aventure continue, portés par d’excellents acteurs, traitaient de rapports filiaux et de transmission. Le dernier coup de marteau (Alix Delaporte), tout en non-dits, relate une période de transition dans la vie d’un adolescent—émois amoureux, pressentiments concernant la santé de sa mère, qui lui 238 FRENCH REVIEW 90.3 Reviews 239 cache sa phase terminale, et premières rencontres avec son père chef d’orchestre. Celuici dirige la Sixième symphonie de Mahler, dont le dernier coup préfigure le deuil à venir. Dans Premiers crus (Jérôme Le Maire), un fils œnologue à Paris renoue avec son père, viticulteur désabusé, et sauve son exploitation. Un cru moyen, comme Floride, comédie dramatique de Philippe Le Guay dans laquelle Carole gère l’usine familiale tout en composant avec les facéties et la méchanceté de son père sénile. Jean Rochefort exulte dans ce rôle, et Sandrine Kiberlain excelle en fille loyale mais désemparée par les frasques réelles ou imaginaires de son père—dont un voyage en Floride. Christian Duguay greffe aussi le lien filial dans sa suite des aventures de Belle et Sébastien (Nicolas Vanier), présenté à Richmond en 2015. Sébastien et sa chienne partent à la recherche d’Angelina—son avion s’est écrasé alors qu’elle rentrait dans leur village alpin après deux ans dans la...

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