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the very power structures that nomadism works to oppose. Chouiten frequently tacks between discussions of Eberhardt’s eccentric performances of race, gender, and religion and the conservative morality found in her writing. More could have been said, however, about the possibility that this conservatism is an empowering performance rather than some genuine expression of belief. In a life carefully confected to achieve power in a racist, patriarchal system, Eberhardt may have been donning various ideological costumes in her writing in order to confirm her audience’s existing beliefs. If hers was ultimately a Nietzschean project of willing herself to maximum power, as Chouiten maintains, could we read Eberhardt’s repetition of colonial doxa as just another tactic? Florida State University Corbin Treacy Crevier Goulet, Sarah-Anaïs. Entre le texte et le corps: deuil et différence sexuelle chez Hélène Cixous. Paris: Champion, 2015. ISBN 978-2-7453-2783-3. Pp. 293. 55 a. Cette étude est divisée en deux parties si distinctes qu’elles semblent se suivre de manière quelque peu artificielle. La première partie analyse diverses perspectives philosophiques et psychanalytiques sur le deuil, la notion de mélancolie et la différence sexuelle, ainsi que les questions d’identification qui y sont liées. La deuxième partie est consacrée aux écrits d’Hélène Cixous. Cette dislocation du livre explique la présence, dans la deuxième partie, de nombreux rappels des questions théoriques étudiées dans la première partie. Malgré cela, l’application littéraire, par Crevier Goulet, de la notion psychanalytique de la substituabilité des objets présente une vision d’ensemble intéressante d’une œuvre sur laquelle tant a déjà été écrit. Le point de départ de l’auteur se trouve dans cette énigme qu’est “la perte [...] qui semble aussi relancer chaque fois, d’un livre à l’autre, le désir et la capacité d’écrire” (15–16) chez Cixous. Crevier Goulet expose alors différents points de vue de psychanalystes tels Freud, Julia Kristeva et, en particulier, Judith Butler, de philosophes comme Catherine Malabou, Jacques Derrida, et enfin, de théoriciennes du genre telles Monique David-Ménard, Monique Schneider ou encore Anne-Emmanuelle Berger. Il s’agit en effet d’expliciter l’écriture “autobiografictive” (14) de Cixous, une écriture qui se nourrit du travail de deuil. Chez Cixous, les pertes sont multiples: le père, mort lorsqu’elle avait dix ans, l’enfant mongolien, Omi, la grand-mère, le chien, l’Algérie, Jacques Derrida, le grand ami, la mère. Le jeu textuel entre la narratrice et “ses” morts défie toute limitation entre le masculin et le féminin ou l’humain et l’animal. Si Freud affirme que toute identité sexuelle naît d’une perte (résolution du complexe d’Œdipe), Crevier Goulet, s’appuyant sur les théories de Butler, propose toutefois une révision de cette notion hétéronormative de la constitution du genre en réévaluant le rapport à la mère, en particulier, vis-à-vis du langage et de l’oralité. Toujours selon et Butler et Crevier 258 FRENCH REVIEW 90.2 Reviews 259 Goulet, la perte inévitable du corps maternel laisse la place à une seule entité: les mots. Bref, la perte mène à la création, la substitution, la transformation. De fait, l’écriture de Cixous se déploie dans toute la richesse de ses manipulations langagières et de ses substitutions entre narratrice et morts, à tel point que, dans Osnabrück, la narratrice nous dit s’y perdre, hantée par la mort du père et celle potentiellement imminente de sa mère âgée. En fait, selon Crevier Goulet, chez Cixous, le langage n’essaie pas de remédier à l’éloignement originel ou imminent de la mère, mais, au contraire, de le préserver, car la figure de la mère est autant une métaphore que celle du père, n’en déplaise à Lacan. En résumé, si l’importance de la figure de la mère dans les fictions de Cixous ou encore de la mort et du deuil, est loin...

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