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Also noteworthy is the narrator’s use of the classical style ternaire that goes back to the seventeenth century. Nouns, verbs, adjectives, and phrases almost always occur in groups of three. University of Denver James P. Gilroy Jouannais, Jean-Yves. La bibliothèque de Hans Reiter. Paris: Grasset, 2016. ISBN 9782 -246-85776-1. Pp. 160. 17 a. Commissionné par un bibliophile parisien pour acheter une collection de livres ayant appartenu à un dénommé Hans Reiter, le narrateur de ce récit acquiert deux cent-cinquante titres arrachés à un étrange rival lors d’une vente aux enchères. Il entreprend de comprendre ce qui relie les ouvrages de cette collection hétéroclite traitant de la guerre et se rend compte que la clef du mystère se trouve dans la page manquante de chaque livre. Naviguant dans l’univers kafkaïen d’un récit constellé d’anecdotes et de saynètes comiques, le lecteur percera le secret de l’enquête bien avant le narrateur. Ce dernier est pourtant mis sur la voie dès le début du roman lorsqu’il assiste à une improbable pièce de théâtre mettant en scène Faustin Soulouque, empereur d’Haïti, qui propose l’idée que “la guerre est [une] grande clownerie” (23). Plus tard, le narrateur prendra conscience que Hans Reiter a consacré sa vie, en assemblant un album composé de pages disparates de récits de guerre, à étayer l’hypothèse suivante:“la guerre n’aurait été qu’une blague, une blague qui tourne mal, certes, mais dont l’élan premier relève du burlesque” (144). Jouannais propose une réflexion sur la nature de la guerre dont l’indexation sur le réel contemporain est évidente. Le narrateur vit dans un pays en état d’alerte maximal, pris dans une guerre invisible et inaudible. Son séjour à Nice un 14 juillet résonnera d’ailleurs différemment après l’été 2016. Face au climat de durcissement et de crispation générale, Jouannais ose donc la légèreté amère. Il semble ainsi regretter que personne n’ait laissé échapper ce premier gloussement moqueur qui aurait déclenché le fou-rire salvateur empêchant que cette mauvaise plaisanterie n’aille trop loin. À moins qu’il ne soit pas trop tard? Aguichante mais légère, l’intrigue s’efface devant l’érudition de l’auteur à laquelle il donne libre cours, exposant par de nombreuses digressions son savoir encyclopédique sur le sujet de la guerre. La publication de La bibliothèque de Hans Reiter est à situer en rapport au cycle de conférences que Jouannais, artiste-conférencier, a intitulé “L’encyclopédie des guerres” et qu’il mène depuis quelques années. Troisième texte publié depuis le début du cycle, ce roman se présente comme une performance encyclopédique décalée. Il propose un savoir incomplet, diffus et subjectif mais aussi cohérent et fluide sous couvert d’un récit dont les écarts sont autant d’entrées dispersées. Alors que Borges est plusieurs fois invoqué, le roman se pose comme une appropriation à petite échelle et sur le mode transgressif du célèbre projet 274 FRENCH REVIEW 90.4 Reviews 275 de bibliothèque universelle de l’écrivain argentin. Le narrateur n’acquiert qu’une partie de la collection de Hans Reiter, partie qui manque à l’amie du collectionneur rival, alors que les livres achetés sont eux-mêmes incomplets. La bibliothèque de Hans Reiter est un roman de Babel sur la guerre qui assume son incomplétude en tant qu’objet de passage entre les mains d’un lecteur. À celui-ci de contribuer à partir de son lien personnel avec la guerre: “à vous, comment elle vous arrive la guerre?” (82). Villanova University (PA) Étienne Achille Kerouac, Jack. La vie est d’hommage. Montréal: Boréal, 2016. ISBN 978-2-7646-24319 . Pp. 348. $30 Can. Un Kerouac pensant spontanément en français, se droguant en français, sacrant et braillant en québécois, ça n’a rien de particulièrement étonnant chez ce FrancoAm éricain né de parents...

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