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Reviews 269 “[La musique] était ce qui échappait à nos âmes chevillées à notre corps, notre liberté d’être nu, d’être immatériel, enfin libre”(205). This fictionalized“biography”requires vigilance on the reader’s part. One must follow a chronology scrambled by association and memory and further broken up by a variety of forms (letters, journal entries, film interviews) and different narrators (Luis, a documentary filmmaker, an omniscient narrator).Additionally, there is that familiar difficulty of translating one medium into another (music into text). As the descriptors of music Deghelt uses are non-technical and intentionally allude to the ineffable, she sometimes risks losing us in recondite descriptions of Luis’s music. On balance, she demonstrates that the ineffable can be far from ineffective on human well-being. Lawrence University (WI) Eilene Hoft-March Ernaux, Annie. Mémoire de fille. Paris: Gallimard, 2016. ISBN 978-2-07-014597-3. Pp. 160. 15 a. Durant l’été 58, la jeune Annie Duchêne, âgée de 19 ans et monitrice de colonie de vacances, vit un éveil à la sexualité désastreux. Elle s’abandonne au désir d’un Autre sans comprendre ce qui lui arrive, et jusqu’à en perdre toute lucidité. Cet épisode sera suivi d’un sentiment de“déréliction”(91, 102, 125). Devenue projet littéraire, l’histoire de “la jeune fille de 58” se transforme ici en un récit que dicte “la grande mémoire de la honte, plus minutieuse, plus intraitable que n’importe quelle autre” (18–19). Pour cela, l’auteur se propose de pousser les limites d’une écriture qu’elle cultive depuis ses premiers écrits: se tenir au plus près de la réalité et laisser le personnage de la jeune fille, désignée par “elle”, se révéler au fil d’un récit qui se cherche, de descriptions de photos, de bribes de journaux intimes et de ses poèmes favoris. Pour renouer avec cette“étrangère qui m’a légué sa mémoire”(21), Ernaux s’efforce de s’attacher au réel, compris comme “ce qui agit ” (23), notamment sur le corps de son personnage (aménorrhée, boulimie, importance de la virginité). Le réel, c’est aussi le contexte historique: guerre d’Algérie, chansons et films d’époque, vocabulaire des jeunes, etc. Loin de toute psychologie ou autre approche rationnalisante, par le seul accès à un riche contexte socioculturel, la jeune fille prend forme sous nos yeux. La description de la première rencontre avec un homme beaucoup trop pressé est criante de vérité. Elle donne accès à l’état d’esprit d’une jeune fille désemparée face à une situation qu’elle ne peut pas déchiffrer, et qui est pourtant persuadée de vivre l’histoire d’amour dont elle a tant rêvé. Elle ne peut notamment pas imaginer que l’empressement de l’homme puisse être autre chose qu’une marque d’amour pour elle, certitude qu’elle a puisée dans sa lecture d’une scène des Misérables. Ce passé aura sans doute contribué au refus d’Ernaux d’utiliser les effets de style et autres figures de rhétorique d’une littérature synonyme de trahison. Les deux premières pages, à relire à la fin, annonce le récit à venir. Elles décrivent comment on peut se retrouver englué dans la volonté d’un Autre, et comment on peut s’en détacher. Entre temps, Ernaux aura découvert Simone de Beauvoir mais aussi Simone Leduc, dont la lecture lui permettra de“briser la solitude de ce qu’on a vécu” (91). L’écrivaine, à l’opposé de la jeune fille, fait preuve d’une extrême lucidité et son travail contribuera, entre autres, à la réflexion sur ce qui constitue une relation sexuelle “consentie”. Ralston Valley High School (CO) Christian Roche Fleutiaux, Pierrette. Destiny. Arles: Actes Sud, 2016. ISBN 978-2-330-06053-4. Pp. 184. 19 a. Ce récit, porté par une écriture empreinte d’émotion tour à tour haletante et retenue, raconte une histoire contemporaine qui affecte un large segment de notre humanité. Alors que des millions...

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