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Reviews 231 One hopes that Tilliette will answer his question by continuing to write against the odds “tels des funambules drogués à l’éther, [glissant] sur un fil tendu dans le vide entre deux points x et y imaginaires” (227). Princeton University, emerita Suzanne Nash Toussaint, Jean-Philippe. Football. Paris: Minuit, 2015. ISBN 978-2-7073-2898-4. Pp. 123. 12,50 a. Entre autobiographie, confession et chronique, voici un autoportrait de l’écrivain en amateur de football, composé de textes courts pour la plupart inédits. Malgré le prosaïsme du sujet, on y trouve les thèmes favoris et l’élégance de l’auteur.Après avoir indiqué qu’il ne plaira ni aux amateurs de football ni aux intellectuels, l’épigraphe nous invite pourtant à prendre ce livre insolite très au sérieux:“il me fallait l’écrire. Je ne voulais pas rompre le fil ténu qui me relie encore au monde”. La nature de ce fil, entre imaginaire et réel, poésie et prosaïsme, se précise au fil des pages. Le football est indissociable de la pensée magique de l’enfant dont les exploits imaginaires déclenchent l’adulation de foules fantasmatiques. Chez l’adulte ce fantasme s’est déplacé: “j’ai d’autres ambitions dans la vie que d’être adroit du pied. Moi ce serait plutôt la main, et pas seulement en art. La réalité est presque toujours décevante, cela ne vous aura pas échappé” (13). Un ballon métaphorique éclaire alors la nature de cette déception: “À l’enfance succède toujours l’adolescence, et la vie, dans le réel, est intraitable, le ballon, fût-il rond, est indocile et fantasque, il nous résiste, nous contrarie, nous trahit, nous humilie” (13). L’adulte tente un retour vers l’enfance lorsqu’il s’extasie devant les couleurs criardes de la pelouse et des maillots, s’abandonnant à un “nationalisme ironique” (27) dont il n’est pas dupe, et à ses invectives forcenées. Toute cette “régression intellectuelle consentie” (28) aboutit alors à une forme de “catharsis”. L’écrivain tente de prolonger les pouvoirs du football par une écriture qualifiée d’apotropaïque:“c’est là peut-être l’enjeu secret de ces lignes, essayer de transformer le football, la matière vulgaire, grossière et périssable, en une forme immuable, liée aux saisons, à la mélancolie, au temps et à l’enfance” (42). Contre la fuite du temps, le football se change en totem: “tout rentre dans l’ordre, la nature redevient immuable et rassurante, quand je vois, [...] les Allemands jouer en short noir et blanc contre les Brésiliens en jaune et vert” (18). Le rituel est à vivre en direct, sans la distance exigée par l’acte d’écriture. Mais ses pouvoirs ne sont pas illimités: “On croyait peut-être que je plaisantais, mais c’est vrai, je commence à en avoir un peu marre du football” (89). Revenant sur sa trajectoire d’écrivain, Toussaint écrit: “Ce que je faisais depuis trente ans, c’était m’efforcer d’affirmer une voie possible, un chemin, une attitude, une finesse, une ténuité, une douceur, une dignité” (101). Dans son bureau en Corse, l’écrivain vit l’intrusion du football comme celle d’un virus incongru. L’écriture devient alors un“acte de résistance”qui“émettra une faible lueur dans la nuit”, telle la luciole,“une petite rareté miraculeuse, une rencontre fortuite qui irradie l’esprit et illumine la pénombre de sa frêle stimulation luminescente”(100). La lecture de ce livre permettra aux familiers de l’œuvre d’en saisir un peu mieux l’alchimie. Ralston Valley High School (CO) Christian Roche Trillard, Marc. L’anniversaire du roi.Arles: Actes Sud, 2016. ISBN 978-2-330-058890 . Pp. 284. 20 a. Vincent-Vong Levantin had a Cambodian mother whom he never knew and a French father. As a young man he made a striking debut as a painter, but by the time he was thirty-six he had become the victim of sundry art world machinations. Burnt-out, he travels to Cambodia, a country haunted by its terrorist...

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