In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

plusieurs choses. Elle réfère, entre autres, à des figures du savoir, à un modèle d’extraction et de déprédation, à un paradigme de l’assujettissement et des modalités de son dépassement ou à un complexe psycho-onirique (23). Dans cette généalogie de la raison nègre, la race n’est ni un fait génétique ni biologique, elle n’est qu’une fabulation, une fiction dont la civilisation occidentale a besoin pour faire asseoir et pérenniser sa puissance. Le besoin avide et constant de mythes est nécessaire à l’Europe pour se considérer comme le centre du monde, et tout le reste n’est qu’une réalité objectale. L’ouvrage se construit autour de deux textes fondateurs. Le premier réfère à ce que Mbembe appelle la conscience occidentale du Nègre, cet ensemble de jugement d’identité lié à des diverses constructions de l’altérité et de la différence via la race et le racisme. Le second texte, que l’auteur nomme déclaration d’identité ou la conscience nègre du Nègre, tente de réfuter les apories de la pensée euro-américaine du Nègre, la myopie, la sourde injonction du premier, voire sa déraison. Cette deuxième écriture du livre porte sur les traces, les voix subalternes rompant ainsi avec la fausse raison blanche séculaire. Cette réflexion vise à finir une fois pour toutes avec la race. Mbembe envisage une nouvelle humanité à l’intérieur de laquelle il est encore possible de parler d’un devenir-nègre comme utopie de référence. Race et racisme n’ont pas qu’un passé, ils ont aussi un avenir parce que l’impérialisme se nourrit continuellement des subsides raciaux. Se débarrasser de ces deux gangrènes et apporter une réparation symbolique pour se désintoxiquer du fardeau de la race sont pour Mbembe le prérequis par excellence pour replacer le Nègre dans son humanité pleine et entière. Sarah Lawrence College (NY) Claudy Delné Noon, Patrick, and Christopher Riopelle. Delacroix and the Rise of Modern Art. London: National Gallery, 2015. ISBN 978-1-85709-575-3. Pp. 272. $60. While Delacroix is far from being a forgotten artist, he remains a household name for a museum-going public, particularly an Anglo-American one. Yet the curators of Delacroix and the Rise of Modern Art, shown both at the Minneapolis Museum of Art and the National Gallery in London, succeed in showcasing Delacroix as having served as a blockbuster artist in his own right for the most famous of Impressionists, Symbolists, and avant-gardists who draw massive crowds today.Who knew that Degas owned “fifty-seven watercolors and drawings and thirteen oils” (65) by Delacroix, or that Gauguin once declared“I am pleased to imagine myself Delacroix arriving in the world thirty years later” (65), or that Cézanne once spoke for his entire generation of artists by emphatically proclaiming“We all paint in [Delacroix’s] language”(65)? First, Noon and Riopelle give thorough yet crisp and accessible accounts of Delacroix, his influences, the development of his style, and his unique role as a celebrated yet somehow still marginalized painter in the first half of the century, and then provide evidence in correspondence, records of art sales, and journal entries of subsequent 202 FRENCH REVIEW 90.2 Reviews 203 artists’explicit emulations of the romantic painter. Finally, the authors give smart and well-researched overviews of each catalog entry as they explore the subtle but at times astonishing borrowings or tributes of modern artists.An exhibition visitor might give pause when coming across Gauguin’s I Raro Te Oviri (Under the Pandunas) or Matisse’s The Red Carpet—what do the flattened forms and disinterested presentation of the human and still-life figures have to do with Delacroix’s grandiose subjects and anxious handling of paint?—but the catalog reveals a rich genealogy rooted in one thing that always comes back to Delacroix: color. It is only by knowing that Gauguin possessed prints of Delacroix’s works while in Tahiti,or that Matisse was grappling with the works...

pdf

Share