La comédie humaine du travail: de la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale par Danièle Linhart (review)

contact zones, French universalism, and the malleability of the term creole in the nineteenth century might have benefitted further from a discussion of the French concept of assimilation and ideological, racialist discourse and stereotyping prevalent during the third Republic in France.In the final two chapters,Guenin-Lelle successively traces the intertwining of history (Spanish and French rule, immigration waves from Acadia and Haiti), culture, fiction, historical novels (writers such as Alexandre Latil and Victor Séjour) and journalistic output (the rich French Creole literary tradition of the nineteenth century that provided a New World rather than a Eurocentric Perspective) and Louisianans’continued persistent adherence to an“imagined French past” (121). This study is a must read for historians, scholars, and teachers of French and Francophone literature, culture, and history. It would be a valuable resource in a course focusing on Francophone culture and history, or the history of French colonialism in the Americas, and in particular Louisiana. Utah State University Christa C. Jones Linhart, Danièle. La comédie humaine du travail: de la déshumanisation taylorienne à la sur-humanisation managériale. Paris: Érès, 2015. ISBN 978-2-7492-4632-1. Pp. 158. 19 a. Le point de départ de cet essai est que la plupart des grandes entreprises françaises ont décidé de “miser sur les qualités humaines plus que professionnelles des salariés” (15). Or, l’objectif de l’auteure est de démontrer que l’orientation dite‘humaine’ de la logique managériale actuelle se situe en fait dans la lignée déshumanisante du scientific management (1911) de Frederick W. Taylor. Comme l’indique son titre balzacien, le livre de Linhart réunit plusieurs thématiques socioéconomiques et plusieurs styles narratifs afin de dépeindre le monde du travail. La première partie est à la première personne, ce qui permet à l’auteure (qui est sociologue au CNRS) de livrer ses impressions ‘sur le vif’ lors de colloques, ateliers et réunions d’entreprises: “Ces incursions en milieu managérial sont riches d’enseignement et constituent un contrepoint très utile des enquêtes que je mène régulièrement auprès des salariés” (34). La deuxième partie est plus historique et retrace l’évolution des principales théories managériales depuis l’avènement du taylorisme (en passant par les usages qu’en firent Henry Ford, mais aussi l’Union soviétique) jusqu’à nos jours. Curieusement, ni les usines Renault ni W. Edwards Deming ne figurent dans cet aperçu historique. Il est vrai que Linhart a surtout pour ambition d’examiner les effets des théories et pratiques d’organisation du travail sur les salariés. La troisième partie est consacrée à la situation actuelle dans la plupart des entreprises, au sein desquelles la DRH (Direction des ressources humaines) occupe une place centrale. Les modalités actuelles de l’organisation du travail, axées sur les potentialités humaines plutôt que sur les compétences professionnelles , sont également accompagnées par une volonté de la part de la direction 200 FRENCH REVIEW 90.2 Reviews 201 d’accélérer le changement à l’intérieur des entreprises, d’exiger toujours plus de souplesse, de facultés d’adaptation de la part des employés, qui, sans être consultés, sont confrontés à des réorganisations régulières de leurs fonctions et de leurs tâches quotidiennes. Face à des conditions de travail sans cesse redéfinies (ce qui réduit la valeur de l’expérience professionnelle) et à une gestion individualisée (prétendument ‘humaniste’) de leur rôle dans l’entreprise, les employés sont régulièrement déstabilisés, remis en question à un niveau plus personnel que professionnel:“Le management ne veut connaître, reconnaître, gérer que des individus et non des professionnels” (142). La ‘sur-humanisation managériale’, en générant un niveau constant d’anxiété et d’insécurité chez les salariés, aboutit donc à des résultats semblables à ceux qu’avait produits la ‘déshumanisation taylorienne’. Évidemment, on pourrait répondre que dans une économie mondialisée où les entreprises françaises font...