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Reviews 259 Keller, Luzius. Lire, traduire, éditer Proust. Paris: Garnier, 2016. ISBN 978-2-81244936 -9. Pp. 317. Luzius Keller, traducteur et éditeur de l’œuvre de Proust en allemand, jouit d’un rapport tout particulier à cet écrivain. Tout en illustrant les défis rencontrés dans la traduction et l’édition d’une œuvre aussi complexe que celle de Proust, ce livre montre aussi le point de vue particulier du traducteur et éditeur quand il se fait lecteur. Les textes rassemblés ici sont pour la plupart des contributions à des conférences et des articles déjà publiés dans d’autres ouvrages. Ils s’articulent en six parties organisées autour des trois thèmes mentionnés dans le titre. Dans la première partie, Keller présente des problèmes qu’il a lui-même rencontrés lors de la réalisation de son édition allemande des œuvres complètes de Proust. Comme on peut s’y attendre, ces difficultés portent sur la traduction de certaines expressions et sur les différences syntaxiques entre deux langues. Elles proviennent aussi des comparaisons avec des traductions antérieures, des choix de textes qu’il a fallu faire, des commentaires nécessaires et du traitement des versions antérieures de l’œuvre. Keller décrit également les pressions éditoriales d’offrir aux lecteurs un produit fini, ce qui pousse à camoufler au lieu de respecter l’aspect inachevé des textes de Proust. La deuxième partie,“Traduire Proust”, examine des exemples de traductions existantes en allemand et en italien et évalue leur succès à reproduire le rythme et la syntaxe spécifique à la phrase proustienne. De la troisième à la sixième partie, Keller illustre le troisième thème de son livre: lire Proust. La troisième partie tente de comprendre le rôle joué par certaines époques historiques dans l’œuvre de Proust, en particulier le dix-huitième siècle, dont les lumières l’inspirent, et la Belle Époque, avec laquelle il prend ironiquement ses distances, tout en manifestant un intérêt croissant pour de nouveaux mouvements esthétiques qui émergent au moment où il écrit. La quatrième partie, centrée sur le thème de la peinture et des collectionneurs d’œuvres d’art, contient des commentaires sur des peintures nommées, cachées ou même pastichées dans l’œuvre de Proust. Outre Rembrandt,Vermeer, les impressionnistes, auxquels Proust rend hommage dans La recherche, Keller mentionne aussi que les esthétiques cubiste et futuriste sont présentes dès le début de cette œuvre. Cette partie se termine sur une analyse intéressante de textes de Proust sur les états de demi-sommeil que Keller rattache au thème de la peinture et qui mériterait de plus amples développements. La cinquième partie est un commentaire critique sur la biographie de Proust par Tadié, et sur les travaux de Yoshikawa et de Karpeles sur le rôle de la peinture chez Proust, tandis que la sixième partie suggère des rapprochements inattendus—mais peu convaincants—entre Proust, Beckett et Apollinaire. Tout au long de ce livre, Keller n’hésite pas à revoir ses propres choix d’éditeur et de traducteur avec une humilité pleine d’humour et se prend à rêver d’une nouvelle édition des œuvres de Proust. En dépit de quelques répétitions d’un chapitre à l’autre et de plusieurs fautes de frappe, le lecteur découvrira dans ce livre des pistes de lecture originales. Ripon College (WI) Dominique Poncelet McCready, Susan. Staging France between the World Wars: Performance, Politics, and the Transformation of the Theatrical Canon. Lanham: Lexington, 2016. ISBN 9781 -4985-2278-6. Pp. xviii + 157. During the interwar years in France, the role of theater director assumed its modern status: that of creator, separate from the text. Theater reformers of the time— mainly director Jacques Copeau, along with the association of art theater directors Charles Dullin, Gaston Baty, Georges Pitoëff, and Louis Jouvet, known as the Cartel des quatre—ushered in a new kind of production characterized by abstraction and fluidity in presentation and more corporeal methods...

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