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Thomson ou Lee Miller—dont quelques-unes font une apparition dans le roman. Intrépide, ambitieuse et déterminée, Alice possède les deux qualités “indispensables pour exercer [son] métier: de solides connaissances historiques et la maîtrise de plusieurs langues étrangères”(129). De plus,“jamais le fait d’être une femme ne l’avait empêchée de vivre comme elle l’entendait” (129). Même Mussolini reconnaît ses talents: “Vous joignez à votre intuition féminine la tournure d’esprit d’un homme. Cet alliage vous mènera loin” (68). Malgré les violences dont elle témoigne et les agressions qu’elle subit, Alice se déplace imperturbable, d’Addis-Abeba à Madrid, de Rome à Berlin, pour rédiger des articles où elle prend “soin de taire ses préjugés sans dissimuler ses réticences. Un travail d’orfèvre”(70) auquel elle ajoute“un supplément d’âme” (19). Si certains pourraient être agacés par l’importance accordée aux descriptions physiques et vestimentaires et aux aventures galantes dans un roman à caractère historique, les passionnés des années 1936–1944 seront, eux, comblés. S’étant soigneusement documentée dans des ouvrages d’historiens et de mémorialistes, et richement renseignée auprès de personnes ayant vécu elles-mêmes les événements de cette période ou celles qui les ont côtoyées, Révay décrit minutieusement l’horreur des hostilités et révèle des détails peu connus du grand public. Les lecteurs avisés ne manqueront pas de noter des parallèles entre les atrocités d’hier et celles d’aujourd’hui. La“férocité sans pareille”(171) des combattants volontaires de la guerre d’Espagne, les “viva la muerte!” des jeunes militaires (190), “l’embrigadement de [...] milliers d’enfants qui, dès l’âge de huit ans”(106), paradent en uniformes noirs et portent des fusils de bois, et “la puanteur des cadavres ensevelis sous les maisons saccagées” (480) de Naples ne sont pas sans rappeler les comportements et les sévices des terroristes de nos jours. Révay excelle dans la recréation d’ambiance dans les milieux que fréquente l’héroïne. La plus grande partie et les détails les plus chaleureux sont consacrés à “sa terre d’élection”(249): Alexandrie—“ville de légende”(221) dont l’âme“se voulait cosmopolite depuis toujours” (211)—et l’Egypte—“l’un des pays les plus libres qui soient”(257)—contrastant avec la“société verrouillée de Philadelphie [et des] petites communautés bien-pensantes” (221) qu’elle abhorre. Alors que l’Europe est décimée par les conflits, c’est dans la cité méditerranéenne que la journaliste revient se “ressourcer” (249) auprès d’habitants dont “la joie de vivre [est] contagieuse” (234). Cette immense fresque ne devrait pas tarder à trouver un cinéaste pour la porter sur grand écran. Auburn University (AL) Samia I. Spencer Skowronek, Nathalie. Un monde sur mesure. Paris: Grasset, 2017. ISBN 978-2-24686333 -5. Pp. 189. Following two novels and an extended essay about the Holocaust, Skowronek’s fourth book interweaves history and personal anecdotes in exploring how four genera220 FRENCH REVIEW 91.4 Reviews 221 tions of the author’s Jewish family of seamstresses, tailors, clothing store owners, and apparel buyers influenced her to leave her relatives’ livelihood in order to become a writer. In this memoir, Skowronek examines the manner in which her great-grandparents , immigrants from Poland seeking a better life after the First World War, brought their knowledge of fabrics and sewing to Belgium. The subsequent generation, fleeing the oppression of Nazism, contributed to the apparel industry in Belgium and France. By retracing her elders’ success in the fashion world, she recalls her own diminishing role in the family business and makes peace with her choice to pursue a literary career. Historically, Un monde sur mesure refers to both Belgian and French fashion centers at their height, between 1920 and 1990, before clothiers sought their merchandise at a better price from China. The author’s Polish ancestors first set up...

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