In lieu of an abstract, here is a brief excerpt of the content:

Reviews 265 reshaped, and in the end Seyvos’s “holy family” becomes something wholly new, but no less sacred. Lipscomb University (TN) Danielle T. Walters Slimani, Leïla. Chanson douce. Paris: Gallimard, 2016. ISBN 978-2-070-19667-8. Pp. 227. Couronné du prix Goncourt 2016, ce deuxième ouvrage de Slimani est une sorte de roman policier mené avec une maîtrise peu commune. Le crime et le coupable s’annoncent dès les premières pages. Une mère rentre du travail plus tôt que d’habitude et découvre une scène d’horreur: ses enfants sont morts et la nounou de la famille— visiblement l’auteur des meurtres—agonise après une tentative de suicide ratée. Slimani procède ensuite au récit des événements qui précèdent le drame, principalement à travers les yeux de Myriam—épouse de Paul et mère de Mila et d’Adam, les enfants assassinés—mais aussi de ceux de Louise, la nounou que ce jeune ménage parisien de classe moyenne avait embauchée un an plus tôt. S’ajoutent ponctuellement les récits de quelques personnages secondaires qui témoignent de leurs relations avec l’accusée, restée dans le coma. La tension et l’intérêt de la narration ne proviennent donc pas du désir de savoir ce qui se passera, ni d’apprendre l’identité de la criminelle, mais de dépister des signes dans la relation entre Louise et cette famille permettant de comprendre le crime. Comme les lecteurs de Chanson douce se demandent quels indices reconnaître et comment les interpréter, la détective chargée de faire une reconstitution judiciaire dans l’appartement familial cherche à comprendre “l’âme pourrissante” (226) de celle qui ne saura jamais expliquer son acte. L’intérêt de cette œuvre tient aussi beaucoup dans sa fine exposition de la vie contemporaine française. Slimani décrit avec perspicacité le milieu des nounous et celui—plus opaque—de Louise qui, d’une classe sociale inférieure, semble vivre un dévouement malsain. Pardessus tout, Slimani fait le portrait très juste d’une jeune mère contemporaine qui, après avoir fait des études avancées, se trouve débordée, noyée par la domesticité, et décide pour reprendre sa carrière de confier ses enfants à une autre. Les doutes, les joies coupables et l’égoïsme de ce jeune ménage sont merveilleusement étalés, parfois dans leurs contradictions flagrantes. L’œil pénétrant de l’auteure relève ainsi l’accumulation des petits affronts et des préjugés de tous les milieux. Par exemple, d’origine nord-africaine—fait identitaire à peine mentionné—Myriam note parfois des micro-agressions dans ses interactions publiques. Mais en même temps, elle ne veut absolument pas d’une nounou maghrébine: “Elle s’est toujours méfiée de ce qu’elle appelle la solidarité d’immigrés” (28). Au-delà de son intrigue captivante, Chanson douce est l’excellent roman d’une auteure de talent qu’on lira et pour le plaisir et dans nos cours. Mount Allison University (NB, Canada) Mark D. Lee Tellermann, Esther. Éternité à coudre. Nice: Unes, 2016. ISBN 978-2-877-04174-4. Pp. 96. A powerful tension of opposites emerges in this continuation of Tellermann’s quest to render “un lyrisme intime du monde” (unpaginated). At once personal and universal, elusive and demanding, viscerally attached to matter and aware of the possible void through which poetic speech must surge, this collection reprises with a sure touch her penchant these last twenty years for the slightest columns of words ‘sewn’ together to draw us toward a shared future. At the same time, it distills the techniques and vision that have won her acclaim. Visually, the tight, zigzagging paratactic structures heighten each poem’s impact, drawing the eye down along the lines of one to four words and their spacing and indentations, immersing us in a restrained, sensual, purposeful unfolding of language. Aurally, the interplay of sound and silence flows expressively within the poems and from page to page, further accentuated by consonance...

pdf

Share