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Reviews 229 apercevoir est particulièrement problématique dans le cadre des études francophones postcoloniales: “In the case of Francophone Algerian women’s writing, front cover images have gone beyond the initial translation or framing of the text: they have become dominant iconographies that are now imposing their own meaning and actively controlling critical interpretation” (5). L’épilogue de l’ouvrage montre toutefois que les auteurs d’une plus jeune génération (Fadela Amara, Samira Sedira et Zahia Rahmani) échappent aux clichés iconographiques traditionnellement associés aux œuvres de Bouraoui, Djebar et Mokeddem. Même si nous regrettons un peu que les circonstances de ce changement paratextuel bienvenu ne fassent pas l’objet d’une analyse plus poussée, nous recommandons vivement cet ouvrage qui, au-delà des études maghrébines ou strictement francophones, séduira à coup sûr tout lecteur s’intéressant au rapport entre l’image (recto) et le texte (verso) et à la production de sens qui en résulte. Furman University (SC) Marianne Bessy Pomel, Fabienne, éd. Engins et machines: l’imaginaire mécanique dans les textes médiévaux. Rennes: PU de Rennes, 2015. ISBN 978-2-7535-4046-0. Pp. 271. Ce recueil d’études permet de mesurer la variété des représentations que suscitent les machines, mécanismes et automates dans la littérature du Moyen Âge, en nous invitant à découvrir la place que prennent les merveilles mécaniques dans l’imaginaire médiéval. Comme le souligne d’entrée Fabienne Pomel, les arts mécaniques suscitent une “revalorisation à partir du XIIe siècle” (13) sans jamais se dégager entièrement de l’ambiguïté attachée à un domaine du savoir-faire qui singe la création divine. Une première partie du parcours nous mène des chars celtes dans la chanson de geste Táin bó Cúalnge, reconstruits par Joanna Pavleski-Malingre, aux fainctes et secrets des mystères, qui permettent à Véronique Dominguez de mieux faire apparaître les origines médiévales du théâtre à machines, en passant par la paradoxale arbalète de chair dans Perceforest, analysée par Christine Ferlampin-Acher, et par l’organum dont Denis Hüe cerne les aspects techniques et la valeur symbolique. Centrée sur la production romanesque d’expression française, une deuxième partie—“Machines romanesques: magie, technique et ingéniosité”—comprend sept études, organisées en deux volets.“Automates et ingénierie romanesque”rassemble de façon fort cohérente quatre essais sur de surprenantes machines et automates dans des romans du treizième siècle. Myriam Clément-Royer replace dans la topique de l’animal et du végétal factice “l’arbre aux oiseaux” qui figure dans Escanor. Chantal Connochie-Bourgne enquête sur le cheval volant en bois dans Cléomadès, soulignant le rapport entre “automates à clef et engrenages du récit” (157). Hélène Bouget retrace la trajectoire “de la machine à la merveille”en examinant les“pièges à guillotine”(175) conçus par la pucele orgueilleuse dans une des branches de Perlesvaus ainsi que des dispositifs merveilleux moins mortifères issus de l’engin des clercs. Anne Berthelot élargit le propos aux engins mécaniques que l’on trouve dans des romans arthuriens plus tardifs, en montrant qu’il n’y a pas nécessairement d’opposition entre magie et technologie. Dans le deuxième volet,“Engins et engineors: l’ingéniosité sous le signe du soupçon”, les essais de Karin Ueltschi, Christine Ferlampin-Acher et Fabienne Pomel permettent de préciser, à travers les figures de Virgile, sorcier et magicien, celle du roi-ingénieur Bladud dans Perceforest, et celles de divers personnages qui deviennent avatars de Fortune en manipulant les apparences, des pistes de recherche ouvertes par les essais précédents: rapports entre magie et technique; parallèles entre arts mécaniques et dispositifs du récit; esthétisation du spectacle et de la semblance; ambivalence du roman qui dès le treizième siècle se fait“machine à illusion”(243). Le recueil propose ainsi des analyses éclairantes sur la fascination que suscite l’engin au Moyen Âge, ouvrant des pistes explor...

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