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Reviews 221 (14). Elle a publié Rendez-vous nomades (2013) et À la table des hommes (2016). Ce volume comprend une introduction, douze études complexes et profondes, réparties en trois parties,“Perspectives d’ensemble”,“L’œuvre et son intertexte”et“Hors-champ, hors-temps” (qui se concentre sur un seul livre de Germain, Hors champ), ainsi qu’un entretien entre Sylvie Germain, Albert Dichy et Alain Goulet. Une excellente bibliographie, ainsi qu’un résumé bilingue de chaque essai complètent cette collection. Dans“La bibliothèque fantastique de Sylvie Germain”, Laurent Demanze cite un article de Foucault sur Flaubert: “Pour rêver, il ne faut pas fermer les yeux, il faut lire” (70). Selon Demanze, la présence de “la bibliothèque érudite” et le rôle du “savoir minutieux” (69) sont tout aussi essentiels chez Flaubert que chez Germain, notamment dans Les personnages. Il examine minutieusement la présence de spectres et de fantômes et s’intéresse particulièrement à la place de la bibliothèque dans les œuvres de Germain, mais aussi à la “mémoire des œuvres” (71), dans la mesure où Germain “élabore à l’ouverture de ses livres toute une bibliothèque revenante par parcelles” (71), avec la présence de massacres, de morts et de disparus et par une association intrigante entre morgue et bibliothèque, “non pas nécropole figée mais remise en mouvement inquiète” (71). Dans “L’autre en soi, ou comment Sylvie Germain sait toucher son lecteur”, Mareike Wolf-Fédida aborde “l’impact psychique” et “psychoth érapique” qu’apporte la lecture de Hors-champ de façon originale en touchant aux côtés intimes de la lecture. Son étude psychanalytique clôt cette collection de façon provocante en reprenant Freud et Lacan et en suggérant comment un tel texte peut déranger par l’angoisse qu’il provoque, et donc recevoir moins de succès public par les vérités auxquelles il touche. Malgré quelques incohérences comme l’utilisation du mot “auteur” en référence à Germain, au masculin par certains et au féminin par d’autres (94 et 113, par exemple), l’orthographe de Michael Bishop (Michael Bischop ou Michaël Bishop; 23 et 178), ou la vague localisation des journaux montréalais La Presse (88n19) et Le Devoir (88n20) au Canada, ces essais offrent des perspectives intrigantes sur les thèmes choisis. Ils forment un tout cohérent qui stimulera une relecture de l’œuvre de Germain, car “c’est à chacun [...] que revient le soin de s’approprier et de laisser agir en soi les signes d’une œuvre [...] qui l’interrogent et le prennent à partie” (10). George Mason University (VA) Janine Ricouart Hersant, Marc, et Catherine Ramond, éd. La représentation de la vie psychique dans les récits factuels et fictionnels de l’époque classique. Leiden: Brill, 2015. ISBN 97890 -04-30012-5. Pp. 456. Ce volume explore la manière dont une forme d’intériorité trouve à s’exprimer dans les romans, mémoires et histoires publiés aux dix-septième et dix-huitième siècles. Comme ce questionnement s’inscrit dans le cadre plus large d’un projet de recherche intitulé “Récit et vérité à l’époque classique”, les contributions rassemblées interrogent aussi bien les frontières de l’opposition “factuel/fictionnel” que les représentations de la vie psychique et remettent en question les théories poétiques d’Ann Banfield, de Dorrit Cohn et surtout de Käte Hamburger. L’introduction, qui explicite et précise cette interrogation théorique, se prolonge dans la première partie de l’ouvrage où sont présentées des réflexions théoriques générales. Ces précieuses contributions éclairent la différence entre narrateur et historien, opèrent une synthèse des techniques historiographiques classiques ou encore rétablissent le rôle prépondérant du lecteur dans le partage factuel/fictionnel. La deuxième partie de l’ouvrage étudie des cas de récits factuels, en particulier des mémoires. Elle examine notamment comment l’expression extérieure des sentiments permet un accès non fictionnel à l’intériorité d...

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