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dialect and analyzes the ways it is used, then presents commentary by critics such as Gustave Planche, who viewed Sand’s emphasis on dialect as a threat to academic language, a veritable“remise en question de l’unité linguistique”(334). For Le Guillou, Sand is far more than “la mère du roman régionaliste,” she is a major player “dans le mouvement de décentralisation littéraire, permettant aux générations suivantes d’écrire en ‘patois’” (335). These volumes will be indispensable to the Sand specialist, of course, but also of keen interest, thanks to their breadth of scope, to all dixneuvi émistes. It is hard to imagine a more insistent argument for the monumental role Sand played in shaping the arts and culture of her time. University of Arkansas Hope Christiansen Compagnon, Antoine. L’âge des lettres. Paris: Gallimard, 2015. ISBN 978-2-07010721 -6. Pp. 176. Biographies,essais,témoignages,conférences, expositions: à l’occasion du centième anniversaire de sa naissance, l’année 2015 a été placée sous le signe de Roland Barthes. La contribution d’Antoine Compagnon, ancien élève et ami du maître, était fort attendue: avec L’âge des lettres, le professeur au Collège de France nous livre son Barthes. Compagnon attendait et semblait même redouter ce moment où il lui faudrait raconter Barthes:“On ne se lance pas dans ce genre d’enquête si l’on n’est pas contraint et forcé. On y résiste jusqu’au moment où un évènement vous l’impose” (10). Tâche impossible et pourtant inévitable, Compagnon propose au lecteur sa recherche de Barthes en reconstituant le fil de leur relation à partir de leur correspondance. Les attentes voyeuristes sont toujours grandes pour ce genre de texte, et l’auteur accepte de s’y plier en se remémorant, entre autres, l’envers du décor du fameux colloque de Cerisy, le “petit séminaire” où quelques privilégiés étaient conviés après les cours, les dîners en tête-à-tête et même une visite dans la maison familiale du pays basque. Mais l’intérêt de L’âge des lettres réside plus dans la pirouette qu’effectue Compagnon afin de répondre aux questions rhétoriques posées d’entrée: “Ai-je quoi que ce soit d’intéressant à raconter, quelque chose d’indispensable, que je serais seul en mesure de transmettre?” (23). Fasciné par Roland Barthes par Roland Barthes, Compagnon transforme son livre en un roman autobiographique où le“je”prend rapidement une épaisseur insolente. L’auteur s’attache à restituer le cadre de sa jeunesse étudiante et du début de sa vie professionnelle, c’est-à-dire l’atmosphère du Paris des années 1970, ses objets du quotidien, ses lieux mythiques et la scène intellectuelle du moment. Dans ce “récit plus ou moins sincère” (129), fragmenté comme il se doit, Compagnon ose ce que lui seul pouvait: mettre en évidence l’empreinte qu’il a laissée sur l’œuvre de son maître. En plus des nombreuses dédicaces bienveillantes adressées par Barthes qui parsèment le texte, certains exemples sont décrits en détail: l’auteur explique que c’est sur son conseil que Barthes ne publia pas ses aventures marocaines. Ou bien que c’est 214 FRENCH REVIEW 91.2 Reviews 215 lui qui souffla l’idée du titre de la leçon inaugurale au Collège de France. Il explique également que son comportement envers Barthes suite au décès de la mère de celuici , jugé malencontreux par l’auteur de Mythologies, non seulement brouilla les deux hommes mais inspira également le titre du journal intime (Journal de deuil) rédigé en réponse à ce traumatisme. Compagnon ne manque certes pas de rappeler ce qu’il doit à Barthes, et l’hommage est malgré tout bien présent, notamment sous la forme du style. Euphorie, nostalgie et tristesse sont contenues dans une écriture d’une grande sobriété, une écriture blanche traduisant une mise à distance peut-être excessive: Barthes avait finalement tort; Compagnon, quand il...

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