Revisiting Marie Vieux Chauvet: Paradoxes of the Postcolonial Feminine ed. by Kaiama L. Glover, Alessandra Benedicty-Kokken (review)

Reviews 197 author and in the same cycle.As examples of the third method,Conrad offers trenchant insights into The Thousand and One Nights, The Decameron, and the Manuscrit trouvé à Saragosse, among others. The second section traces the complex history of the cycle through Balzac, Zola, Poe, Giono, and Volodine, and establishes an evolution in three major stages. The post-Revolution cycles (1830–90) define an epic moment characterized by the massive use of recurring characters, in contrast to early forms in which framing techniques predominated. After 1890, the epic model fades, even in Zola, creating a crisis in the cycle that mirrors the crisis of the novel itself. Finally, after 1945, the cycle makes a comeback characterized by challenges to the notion of coherence and to the recurring character method, a resurgence of framing techniques, and a proliferation of paraliterary cycles (fantasy, science-fiction, detective fiction, graphic novel). This massive and important volume is highly recommended to all interested in the history of the French novel during the nineteenth and twentieth centuries and in the complex inner-workings, epic dimensions, and social impact of the novel cycle. University of New Orleans Juliana Starr Glover, Kaiama L., and Alessandra Benedicty-Kokken, éd. Revisiting Marie Vieux Chauvet: Paradoxes of the Postcolonial Feminine. Yale French Studies 128. New Haven, CT: Yale UP, 2016. ISBN 978-0-300-21419-2. Pp. 128. Dans ce numéro, neuf articles déploient une approche interdisciplinaire et comparatiste, à la fois féministe et “genrée”, parfois empreinte des traditions du vaudou, pour sortir et maintenir hors de l’oubli l’auteure haïtienne Marie Vieux Chauvet (1916–73). Comme le soulignent les éditrices dans leur introduction, ces contributions se joignent à d’autres qui rappellent qu’Haïti se trouve au cœur du développement d’une histoire transatlantique et d’une pensée moderne. Leur originalité toutefois réside dans le fait que ces articles ne privilégient pas un discours masculin, mais repensent dans les études postcoloniales la portée d’un contre-discours féminin: celui, subversif, d’une intellectuelle, originaire de la bourgeoisie “mulâtre” et opposante au régime duvaliériste. La première partie s’organise autour d’une contextualisation de l’œuvre de Chauvet. Thomas C. Spear décortique l’histoire de la publication et de la réception de ses écrits et souligne les raisons de leur marginalisation. Régine Isabelle Joseph dévoile la relation transatlantique et épistolaire de Chauvet avec Simone de Beauvoir pour recomposer la subjectivité d’une intellectuelle de couleur engagée. Cette section, très riche, contient de précieux repères bio-bibliographiques. La seconde rubrique examine les réponses du corps face au traumatisme pour jauger les questions de respect et des droits de l’homme au vingt et unième siècle. Martin Munro démontre l’influence du caractère prophétique et apocalyptique du corpus de Chauvet sur l’écriture du séisme de deux auteurs haïtiens: Gary Victor et Marvin Victor.Alessandra Benedicty-Kokken expose la perversion horrifique de la banalisation du totalitarisme et de la violence dans Les rapaces (1989), ouvrage posthume. Avec Fonds des Nègres (1960),Lizabeth Paravisini-Gilbert trace l’intensification des répercussions catastrophiques du désastre écologique propre à Haïti. La réflexion sur la cruauté, le politique et le sacré de Colin Dayan clôt cette section captivante pour ceux qui se penchent sur la biopolitique et le biopouvoir. La dernière partie présente la relation entre espaces intimes, brutalité, traumatisme, et fluidité de la construction identitaire chez Chauvet. Dans Fille d’Haïti (1954), Kaiama L. Glover souligne l’instabilité du portrait des personnages féminins comme un mode de résistance au patriarcat. De façon lyrique, Omise’eke Natasha Tinsley évoque l’homoérotisme dans Danse sur le volcan (1957) pour célébrer la libération d’une féminité de couleur: source d’amour et de solidarité. Pour finir, à l’aide d’une démarche psychanalytique, Andrew Asibong confronte l’utilisation de trinités féminines et de subjectivité fragmentée dans les corpus de Chauvet et Marie NDiaye. Ces deux derniers articles...