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  • Les prêtres du Débarquement: aumôniers alliés morts dans la bataille de Normandie / No Guns, Just God's Glory: Allied Chaplains Killed in Action in Normandy by Tom Wilson
  • Michèle Bacholle
Wilson, Tom. Les prêtres du Débarquement: aumôniers alliés morts dans la bataille de Normandie. Orep, 2018. ISBN 978-2-8151-0415-9. Pp. 120.
No Guns, Just God's Glory: Allied Chaplains Killed in Action in Normandy. Orep, 2018. ISBN 978-2-8151-0416-6. Pp. 120.

Cet ouvrage fait la lumière sur l'héroïsme et le dévouement d'hommes dont la documentation pourtant abondante sur le Débarquement n'a pas reconnu à sa digne mesure le rôle crucial qu'ils ont tenu pendant cet"été sanglant" (113) déterminant dans le tournant de la guerre: les aumôniers du Commonwealth et des États-Unis qui ont risqué et donné leur vie entre le 6 juin 1944 (Jour J) et le 25 août 1944 (libération de Paris et fin officielle de la bataille de Normandie). Le révérend canadien Tom Wilson, docteur en théologie et lui-même aumônier anglican en France, nous apprend que la tâche de ces "hommes de Dieu en uniforme" (6) dépassait les limites du cadre religieux et spirituel pour lequel ils avaient été formés (confessions, derniers sacrements, offices et messes célébrés sur des autels de fortune comme le capot de jeeps, etc.). Wilson les compare à des travailleurs sociaux puisqu'ils écrivaient aux familles, aidaient la Croix-Rouge (dont ils portaient le brassard), assistaient les soignants, organisaient la vie sociale, animaient "l'heure de l'aumônier"—temps de discussion informelle sur un sujet social ou théologique—et intercédaient à l'occasion auprès du commandement en faveur des troupes qui les surnommaient affectueusement "padres". Dispensés de conscription, c'étaient des engagés (mais non combattants et non autorisés à porter une arme) qui avaient reçu formation militaire et formation secouriste et suivi une remise à niveau de quinze jours avant d'appuyer les troupes. Avant la Normandie, certains avaient servi au front en Afrique du nord ou en Sicile ou encore en Palestine. Difficilement remplaçables, ils comptaient toutefois 12% de pertes globales, deuxième taux plus élevé, toutes branches de service confondues. Après une introduction fort explicative, Wilson sort de l'ombre trente-deux de ces aumôniers, procédant par ordre chronologique de leur mort, fournissant sur chacun des informations biographiques et nécrologiques, ainsi qu'une photo de leur tombe. Il réserve à Walter Brown, premier aumônier canadien débarqué sur Juno Beach, une place de choix, en partie parce qu'il est le seul à avoir été (très probablement) assassiné de sang-froid—sa trousse de communion, retrouvée quelques cinquante-cinq ans plus tard dans une brocante au Canada, présente, elle aussi, une histoire intéressante. Wilson fait ainsi revivre ces hommes d'exception, âgés d'une trentaine d'années, surtout célibataires mais parfois mariés et pères de famille, venus de par-delà les mers (parfois aussi loin que la Nouvelle-Zélande) pour faire don de leur personne (comme padre Parry, mort en protégeant des blessés) et libérer la France. Cet ouvrage (disponible en français et en anglais) qui intéressera spécialistes comme nonspécialistes, pallie un manque certain. Très fouillé, agrémenté de plusieurs photos et à la recherche sûre et méticuleuse, c'est un magnifique livre d'hommage à la valeur spirituelle, militaire et profondément humaine de ces oubliés de l'Histoire. [End Page 221]

Michèle Bacholle
Eastern Connecticut State University
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