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Reviewed by:
  • Objects Observed: The Poetry of Things in Twentieth-Century France and America by John C. Stout
  • Aurélie Van de Wiele
Stout, John C. Objects Observed: The Poetry of Things in Twentieth-Century France and America. UP of Toronto, 2018. ISBN 978-1-4875-0157-0. Pp. 336.

Cet ouvrage, qui prend pour principe que "the object has been a catalyst for making and (re)thinking poetry [...], especially in France" (3), examine les œuvres de poètes principalement français de l'ère du Cubisme aux années 1990 pour relever les différentes fonctions que prend l'objet dans leurs textes. Stout présente Stéphane Mallarmé et Arthur Rimbaud comme les précurseurs français d'une poétique de la chose, approche qui se retrouve chez des écrivains et des mouvements du vingtième siècle tels que Guillaume Apollinaire, Jacob Segalen et Max Jacob dans leur pratique du "poème-objet", et les surréalistes qui cherchent à dévoiler "le merveilleux quotidien" (45). Le cœur de l'ouvrage se compose de chapitres qui explorent la démarche d'écriture de cinq "poètes de l'objet" (8) proéminents: Pierre Reverdy, Francis Ponge, Jean Follain, Eugène Guillevic et Jean Tortel. Stout révèle que Reverdy réorganise les éléments du [End Page 268] quotidien en une combinaison inédite dans le but de créer une nouvelle réalité maîtrisée qui apaise ses doutes personnels et identitaires. La poétique de l'objet chez Ponge vise des objectifs multiples. Dans une optique linguistique et sociale, elle remet en question la langue bourgeoise, stéréotypée et banale, et s'oppose aux inégalités sociales en réinstaurant une certaine éthique et intégrité des mots. Certains textes pongiens, empruntant au style des tableaux de vanité, renvoient au plaisir hédoniste et au memento mori. D'autres mettent en scène l'assujettissement de l'objet par le poète et, par un parallèle entre la chose et la femme, suggèrent que celle-ci doit aussi être contrôlée et dominée. La poétique des jardins de Tortel, similaire à celle de Guillevic, tend à représenter le naturel sans longues descriptions ou artifices. Une grande importance est donnée au désir alors que Tortel transforme l'objet en corps—"l'objet-corps" (213)—avec lequel il entretient un rapport empreint de violence. Dans son dernier chapitre, Stout se tourne vers la poésie française contemporaine où l'objet n'est plus que prétexte à des innovations textuelles. Il étudie par exemple la manière dont Jacques Roubaud reconnaît et transgresse les thèmes et techniques poétiques traditionnels. Il explore aussi l'objectification du masculin chez diverses auteures du recueil Blasons du corps masculin (1990), la politisation de la nature morte dans l'écriture de Paul Louis, la féminisation des outils de bricolage dans le recueil Vis cachées (1994) de Tita Reut, ainsi que les jeux poétiques sur le quotidien chez Nathalie Quintane et Christopher Tarkos. L'ouvrage de Stout examine de manière approfondie et complexe les auteurs étudiés et propose des analyses textuelles détaillées et enrichissantes. La connaissance des poètes et des œuvres présentés est d'autant plus admirable que leur variété et leur nombre sont considérables. Cette abondance conduit cependant parfois à un manque de cohésion dans les propos avancés, et il semble finalement que la réflexion de Stout cherche à trop s'étendre. Ainsi, le glissement de l'analyse de la poétique de l'objet vers le poème comme objet semble superflu, et les références à la poésie américaine restent anecdotiques. [End Page 269]

Aurélie Van de Wiele
Salisbury University (MD)
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