Abstract

Abstract:

Le film de Godard Pierrot le Fou (1965) anticipe, à bien des égards, le conflit dialectique entre poésie et politique qui sous-tend les aspirations des manifestants de mai 68. Cet article étudie la manière dont le réalisateur illustre ce conflit par le prisme des couleurs, de manière à visualiser les tensions perceptibles entre le rouge politique et le bleu poétique. En épousant les traces de la révolution poétique autrefois initiée par Rimbaud, Godard ajuste sa démarche à celle du poète pour transposer cinématographiquement, au prix d'un dérèglement de tous les sens, l'appel du bleu que diffracte l'oeuvre de Rimbaud.

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