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Reviewed by:
  • Éditer et relire la correspondance de Zola ed. by Sophie Guermès
  • Pascal Ifri
Guermès, Sophie, éd. Éditer et relire la correspondance de Zola. PU de Rennes, 2018. ISBN 978-2-7535-7566-0. Pp. 240.

Comme celle de Flaubert ou de Proust, la correspondance de Zola, qui compte plus de cinq mille lettres, présente un vif intérêt puisqu'elle lève le voile sur l'homme qui se cache derrière l'écrivain, sur sa vie et sa personnalité aussi bien que sur ses idées et ses convictions. Elle comprend onze volumes publiés entre 1978 et 2010, auxquels se sont ajoutés récemment les Lettres à Jeanne Rozerot (2004), la maîtresse et la mère des deux enfants de Zola, et les Lettres à Alexandrine (2014), sa femme. C'est à l'occasion de la sortie de ce dernier volume, qui complète la publication de la correspondance de l'auteur des Rougon-Macquart, que s'est tenu à l'université de Brest un colloque, "Éditer et relire la correspondance de Zola", dont les actes constituent cet ouvrage. En sus d'une introduction et d'une conclusion de Sophie Guermès et d'un bref texte de Brigitte Émile-Zola, l'arrière-petite-fille de l'écrivain, qui raconte la genèse de l'édition des lettres à la maîtresse et à l'épouse, le livre comprend treize études qui jettent des lumières, parfois inédites, sur divers aspects de cette vaste correspondance. Trois auteurs s'attachent aux Lettres à Alexandrine. Se concentrant sur les nombreuses références à la nourriture et à la gastronomie dans ces lettres, Jean-Michel Pottier montre ce qu'elles révèlent de la personnalité de l'écrivain et de son rapport à son épouse. Céline Grenaud-Tostain analyse les sentiments, les frustrations et la souffrance de Zola tels qu'ils transparaissent dans ses lettres à sa femme pendant son exil en Angleterre (1898–1899), suite à son engagement dans l'affaire Dreyfus. Sophie Guermès s'intéresse aussi à cette affaire dans les lettres intimes de Zola, mettant en parallèle ce qu'il en dit à son épouse et à sa maîtresse. Les dix autres études reflètent des approches et des intérêts variés. Deux, signées Alain Pagès et Marie Aynié, s'arrêtent respectivement sur la correspondance reçue par Zola et sur les nombreuses lettres de soutien qui lui ont été envoyées pendant l'affaire Dreyfus. Une autre, de Kelly Basilio, s'attache à la correspondance à l'époque d'Au bonheur des dames et à ce qu'elle révèle sur l'écriture de ce roman. Deux concernent les rapports épistolaires entre Zola et, d'une part, Flaubert (Bruna Donatelli) et, de l'autre, Maupassant (Kyoko Watanabe), alors que dans la sienne Jean-Sébastien Macke présente ce qu'il nomme "une correspondance musicale à trois" (117), à propos de la collaboration de l'écrivain avec Alfred Bruneau et Louis Gallet en vue de diverses adaptations lyriques. C'est de lettres du jeune Zola à d'autres artistes (Baille, Cézanne et Valabrègue) que traite Jolanta Rachwalska von Rejchwald, laquelle étudie la nature du discours "prescriptif et volontariste" (131) qu'elles reflètent. Plus généralement, Lucie Riou voit dans la correspondance avec divers artistes un "laboratoire d'esthétique" (169). Frédérique Giraud analyse cette correspondance à partir de ses nombreuses références au travail considérable qu'a exigé l'écriture des Rougon-Macquart. Geoff Woolen, enfin, éclaire les curieuses relations épistolaires qu'entretenaient l'écrivain et ses traducteurs anglais. [End Page 250]

Pascal Ifri
Washington University (MO)
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