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  • Léonide Moguy: Un Citoyen Du Monde Au Pays Du Cinéma by Éric Antoine Lebon
  • Anne Cirella-Urrutia
Lebon, Éric Antoine. Léonide Moguy: un citoyen du monde au pays du cinéma. L'Harmattan, 2018. ISBN 978-2-343-15364-3. Pp. 352.

Dans cette impressionnante biographie, Lebon décrit le parcours du réalisateur juif russe Léonide Moguy (1899–1976), naturalisé français en août 1937, et dont l'essentiel de la carrière filmique s'est déroulée entre 1936 et 1961. Doté d'une écriture généreuse et anecdotique, Lebon met en lumière des témoignages sur la société d'une époque révolue, ainsi qu'une personnalité polyvalente et une filmographie injustement boudée. Grâce à la documentation inédite confiée par Katia Moguy, la fille du cinéaste, la Bibliothèque du film de la Cinémathèque française, les Archives nationales et la Bibliothèque nationale de France, Lebon fait l'examen de la genèse des films les plus influents qui ont révélé maintes étoiles féminines internationales. En janvier 1929, Léonide Moguilevsky débarque à Paris et assure le montage de plusieurs films russes en y insérant des intertitres français (38). Son arrivée coïncide avec l'apparition du film sonore. Ses qualités de technicien de l'image, sa parfaite connaissance du droit et des langues étrangères aboutissent à la fondation de la société Unicinéma où il fait partie de l'équipe technique de Baccara (1935) d'Yves Mirande (49). Cette lancée le [End Page 196] projette dans la réalisation du long métrage Mioche (1935), qui sort aux États-Unis sous le titre de 40 Girls and a Baby (1938). Confirmant son goût pour le mélodrame, Moguy aborde le monde scandaleux des maisons de correction dans Prison sans barreaux (1938) avec Corinne Luchaire. Tourné dans les petits studios Nicéa à Saint-Laurent du Var, le film connaît un immense succès à Bruxelles et à la Biennale de Venise (95). Moguy réalise Conflit (1938), interprété par Luchaire, sur le thème de la gestation pour autrui. Projeté aux États-Unis sous le titre de The Affair Lafont, il fait l'objet en 1942 d'une version espagnole, réalisée par son ami Jacques Rémy, réfugié en Argentine (111). En 1939, Le déserteur est censuré et rebaptisé Je t'attendrai. Le film est banni après la guerre car Luchaire, accusée d'avoir collaboré avec l'ennemi, est emprisonnée (182). En 1940, l'invasion allemande force Moguy à se réfugier en Californie. Le régime de Vichy exploite à son insu L'empreinte de dieu (1941), car l'argument appuie sa politique nataliste (141). Lors de son exil, sa sœur Hélène est déportée et gazée en 1942 (148). Ses deux autres sœurs, Irène et Esther, sont portées disparues (183). En 1946, Moguy réalise Whistle Stop (Tragique rendez-vous), qui révèle les débuts d'Ava Gardner. Son retour à Paris est soutenu par la presse française, qui loue sa participation outre-Atlantique. Il réalise Bethsabée (1947) partiellement tourné au Maroc avec Danielle Darrieux. Les enfants de l'amour (1953), interprété par Etchika Choureau, soulève la question des mères célibataires et intègre des actrices véritablement enceintes (254). Sous l'égide de l'Union fédéraliste mondiale, Moguy produit Les hommes veulent vivre (1961) sur les dangers du nucléaire (304). Ce livre inclut une filmographie succincte, 211 notes bibliographiques et 85 photos en noir-et-blanc qui affichent de nombreuses scènes-cultes et révèlent un cinéaste pionnier.

Anne Cirella-Urrutia
Huston-Tillotson University (TX)
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