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phonétique de la vedette. Suivent la catégorisation grammaticale, une définition, un exemple illustratif, parfois un renvoi synonymique et, le cas échéant, une indication du niveau de langue ou de restriction d’ordre socioculturel, par exemple, nana (rare) “petite amie”. L’étymologie est fournie pour les vocables d’origine non transparente, par exemple, nenenn (français dialectal nénaine) “nourrice”, toulsi (hindoustani) “basilic”. Un grand plus du Diksioner Morisien est qu’il peut servir aussi de dictionnaire trilingue puisque chaque article se termine par les glosses française et anglaise. Se pose pour tout dictionnaire le problème de la délimitation de la nomenclature , tâche difficile pour le créole mauricien qui évolue en contact avec la langue dont il dérive et la langue officielle. L’emprunt à ces deux langues dominantes constitue la stratégie d’enrichissement lexical la plus économique. Mais le défi le plus redoutable pour l’élaborateur d’un dictionnaire unilingue est le processus de définition, qui nécessite l’existence d’un métalangage abstrait. Or celuici s’avère en gestation dans une langue en voie d’instrumentalisation. Comme le remarque Carpooran, pour le créole mauricien dans l’élaboration d’un métalangage, le lexicographe encourt le risque de la francisation. Un autre risque est le recours à des termes abstraits qui ne figureront pas dans le dictionnaire eu égard aux lacunes métalinguistiques de la langue. Par exemple, l’excellente définition de bal suit plus ou moins celle que donne par exemple le Dictionnaire Hachette: Ti prozektil metalik li servi bann zarm portatif kouma fizi “Projectile métallique des armes à feu portatives”. Par la référence au terme concret de fizi “fusil” le lexicographe évite d’avoir à fournir l’équivalent du terme relativement abstrait d’arme à feu mais il ne peut éviter celui central de prozektil “projectile”, terme qui est en fait absent du Diksioner Morisien. Définir prozektil en créole mauricien par l’équivalent de “corps projeté en direction d’une cible” nécessiterait des termes de plus en plus abstraits qui manquent à la langue. C’est en essayant de définir les mots d’une langue par ses mots propres que se crée un métalangage adéquat qui permet à une langue de passer de l’oralité à la littéralité et d’idiome vernaculaire à une langue capable d’assumer tous les besoins d’une communauté linguistique. Parce qu’il confronte carrément cette problématique, ce livre représente une étape importante dans le développement de la lexicographie créole ainsi que dans la standardisation de la langue. Indiana University Albert Valdman DISTER, ANNE, et MARIE-LOUISE MOREAU. Féminiser? Vraiment pas sorcier! La féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres. Bruxelles: De Boeck, 2009. ISBN 978-2-8011-0014-1. Pp. 207. 16,00 a. Quel est le féminin de sculpteur? Faut-il dire la médecin ou la docteur? Peuton dire prédécesseuse ou professeure? C’est à ce genre de questions sur la féminisation des noms de professions que s’attaque cet ouvrage. Il est vrai qu’entre la pratique officielle, issue des réformes linguistiques les plus récentes, et la pratique d’usage, il n’est pas toujours facile de s’y retrouver, et le but des auteurs (ou auteures) est donc de proposer une réponse à la question comment féminiser les noms de métiers? Ce qui est particulièrement intéressant dans cet ouvrage est que les auteures 212 FRENCH REVIEW 84.1 commencent par situer la question en présentant un historique de la féminisation . Cela permet aux lecteurs de mieux comprendre l’origine de la féminisation de certaines professions ainsi que l’usage et l’évolution des formes féminines à travers les siècles. L’exposé se concentre principalement sur le vingtième siècle dont les évolutions sociologiques ont fortement affecté la démarche de féminisation des professions, provoquant des débats en France et dans différents pays de la Francophonie du nord (Belgique, Luxembourg, Québec, Suisse) et révélant par là même que la...

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