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lui promet un parcours désormais sans entraves. Arrogance ou bravoure? L’auteur s’avère en effet manquer de souplesse, et néglige la suggestion au profit de l’affirmation catégorique. On relèvera parmi d’autres une de ses révélations téméraires dans “Les Ponts” que plusieurs exégèses attribuent au paysage de Londres; Claes nous affirme sans sourciller que: “la phrase finale offre la clef de l’énigme”—ce poème ne soulèverait-il donc qu’une seule énigme et ne nécessiterait qu’une seule clef? “Le rayon blanc, tombant du ciel, ne saurait provenir que de la lune. Dès lors, il nous faut chercher le substrat de ce spectacle terrestre dans un ciel vespéral” (143). Fin de la discussion. Mais la fermeté de certaines affirmations n’entache en rien le résultat d’abondants repères intertextuels et solides réflexions. Le colossal travail d’analyse de Claes se révèle un outil précieux à la compréhension voire à l’enseignement du recueil rimbaldien, et offre si ce n’est “la” au moins “une” nouvelle clef aux Illuminations. Bucknell University (PA) Candice Nicolas BOUILLAGUET, ANNICK, éd. Proust et les moyens de la connaissance. Strasbourg: PU de Strasbourg, 2008. ISBN 978-2-86820-378-6. Pp. 256. 21 a. Les 22 textes de ce livre, réunis et présentés par Annick Bouillaguet, constituent les Actes d’un colloque dont ne sont précisés ni la date, ni le lieu. Par “moyens de la connaissance”, on entendra les divers domaines du savoir que domine chez Proust celui de l’art. C’est d’ailleurs en quoi il s’éloigne de Schopenhauer pour qui l’œuvre d’art n’était qu’une étape vers l’intuition intellectuelle philosophique (Soubbotnik 81). J.M. Quaranta montre de même qu’à la transposition quasi mécanique de la pensée par une dictée de la nature à laquelle souscrivait Schopenhauer, Proust, à l’époque de “Sur la lecture” (1905), substitue un acte d’affirmation volontaire de la personnalité dans la phrase. Cette transformation du “savoir” s’observe encore selon Edward Bizub dans la notion centrale des “Intermittences du Cœur”, empruntée à la psychologie expérimentale et métamorphos ée en indice de la vocation artistique (116). A ces appropriations proustiennes s’ajoutent des préfigurations: l’intentionnalit é husserlienne, que Jack Jordan repère dans les modalités des rapports que le sujet de la Recherche entretient avec l’objet (139), les “savoirs archaïques” freudiens et le concept du “moi-peau” de Didier Anzeu (Geneviève Henrot 127), le lien entre sexualité, contrôle et pouvoir cher à Michel Foucault, qui pourtant méconnut Proust (Anne Simon 124). Les “savoirs” de Proust ont aussi pour source des expositions de peinture que recense Kazuyoshi Yoshikawa, d’innombrables soirées au théâtre que présente Marie Miguet-Ollagnier (219), la fréquentation des salons aristocratiques dont Françoise Leriche souligne le rôle musical, occulté dans la Recherche (183). Dans des communications convergentes, Anne Henry (161) et Stéphane Chaudier (169) analysent la dévalorisation proustienne de l’Histoire, qu’Anne Henry rattache à l’influence de la sociologie de Tarde, au principe psychologique de l’imitation dont le noyau Verdurin fournit un exemple caricatural (165). Un tiers des communications portent sur le savoir proprement littéraire de Proust, les traces de ses lectures dans la Recherche, mixte d’intertextualité et de questions de genèse comme ce “fonds thématique” de l’épisode de la Madeleine et des aubépines que recense Luzius Keller (39–46), les fameuses “vertèbres de Reviews 167 tante Léonie” où l’on pourrait voir avec Nathalie Mauriac-Dyer “un pastiche de Barbey ou une parodie de la théorie pseudo-scientifique des vertèbres craniennes” (38), le destin du Picciola de Saintine, lecture de jeunesse louée dans Jean Santeuil et décriée dans la Recherche (Dezon-Jones 231), l’erreur sur la formule chimique de l’eau (Pléiade, III, 351) qui, sans remettre en cause la “culture scientifique de Proust” passée au crible par François Vannucci (93–100), pourrait...

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