Abstract

Résumé:

Les auteures dressent le portrait tant des défis actuels que des possibilités qui naissent des relations interculturelles se tissant entre commissaires et cinéastes autoch-tones et non-autochtones dans le cadre du plus grand festival du film autochtone du Brésil, Cine Kurumin. Ce festival annuel, fondé en 2011, se déroule dans des villages ruraux autochtones, de même que dans des métropoles brésiliennes, attirant ainsi des auditoires variés. Le festival est ouvert aux cinéastes autochtones et non-autochtones qui produisent du matériel audiovisuel portant sur des sujets autochtones de partout dans le monde. Divers processus créatifs y sont encouragés grâce à l’organisation d’ateliers de scénarisation, et des partenariats établis avec des chaînes de télévision permettent une plus large diffusion des films sélectionnés. Alors que les productions audiovisuelles autochtones se développent, leurs contenus se diversifient ; elles englobent en effet de plus en plus de thèmes et de styles, de formats et de perspectives variées. En s’appuyant sur un cadre théorique postcolonial et décolonial, les auteures proposent de nouvelles perspectives sur un cinéma en pleine expansion ; les réalisateurs autochtones et leurs films circulent de plus en plus au sein de festivals non thématiques, reçoivent des prix et font rayonner leurs propres voix et points de vue auprès de publics variés, ce qui crée de nombreuses possibilités d’interactions et de dialogues interculturels. En outre, la mise sur pied de Cine Kurumin témoigne du pouvoir des productions audiovisuelles autochtones de générer des relations interculturelles entre cinéastes, commissaires et public.

Abstract:

This article discusses some of the current challenges and promises in the inter-cultural relationship between Indigenous and non-Indigenous curators and filmmakers in the largest Indigenous film festival in Brazil, Cine Kurumin. This annual film festival, established in 2011, takes place in Indigenous rural villages and in Brazilian metropolises, attracting all sorts of audiences. The festival is open to Indigenous and non-Indigenous filmmakers who produce audiovisual material focusing on Indigenous topics around the world. It supports creative processes, by organizing scriptwriting workshops, for example, while also promoting the circulation of Indigenous films through partnerships with television channels. As Indigenous audiovisual production grows, it also diversifies, encompassing ever more themes, styles, and directors, expanding formats and including different perspectives. Based on postcolonial and decolonial studies, this article presents new perspectives for an expanding cinema—one in which Indigenous filmmakers and their films are circulating more and more in non-thematic film festivals, receiving prizes and disseminating their own discourse and gaze to a larger and more diverse audience, which creates possibilities for intercultural interaction and dialogue. At the same time, the realization of Cine Kurumin is evidence of the ability of Indigenous audiovisual production to stimulate a promising intercultural relationship between filmmakers, curators, and the general audience.

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