Abstract

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Dans toute ĺœuvre de Yasmina Reza, aussi bien théâtrale que romanesque, on constate certaines pulsions qui apparaissent de façon récurrente. Mais, s’il y a un trait caractéristique dans tous ses textes, c’est la violence. Ses personnages, tel des volcans apparemment éteints qui entrent soudain s en éruption, révélant très souvent une identité sauvage. Cette violence se manifeste surtout dans les espaces les plus intimes de la vie quotidienne et est très représentative de l’ère postmoderne, dans la mesure où elle résulte d’une nouvelle forme de construction de l’identité.

Ces personnages colériques ne sont pas seulement les protagonistes d’un monde où la violence est omniprésente, mais vont également venir remettre en question certaines valeurs défendues dans le discours postmoderne, telles que le "vivre ensemble" ou la notion de tolérance, qu’ils considèrent vides de sens, et appellent donc à s’en méfier. Dans les fictions de Reza, ce sont les groupes sociaux ayant apparemment reçu la meilleure éducation et appartenant certainement à l’élite de la civilisation occidentale qui vont présenter de façon plus accentuée cette espèce d’indifférence morale, typique de notre époque, ce que Zygmunt Bauman qualifia d’ “adiaphorisation”. Malgré leur comportement agressif, excessif et coléreux, les personnages habituels de Reza présentent une grande vulnérabilité, les exposant à la solitude et l’amertume

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