Abstract

Résumé:

Plusieurs textes du Bulletin des gardes-malades catholiques et du Bulletin des infirmières catholiques du Canada se réfèrent à la philosophie personnaliste. Dans cet article, nous faisons l'hypothèse que cette philosophie a influencé le « sens social » promu par l'Église auprès des gardes-malades de 1934 à 1959 et qu'elle a favorisé le passage du modèle charitable à celui d'une contestation de l'ordre social. Nous présentons les Bulletins en tant que moteurs de résistance face à une science considérée comme dépourvue de moralité et face à la montée d'une technocratie administrative représentée comme nuisible pour les conditions d'existence de l'humain. Ces sources nous permettent d'interpréter différemment la contribution des gardes-malades à la modernisation des soins dispensés auprès des familles les plus démunies. Nous soutenons que c'est à l'extérieur des institutions et inspirées par le personnalisme que les gardes-malades francophones catholiques ont jeté les bases de la santé communautaire au Canada.

Abstract:

Several articles in the Bulletin des gardes-malades catholiques and the Bulletin des infirmières catholiques du Canada refer to the personalist philosophy. In this article, we posit that this philosophy influenced the "social sense" promoted by the Church among nurses from 1934 to 1959 and that it enabled the transfer from a charitable model to one challenging the social order. We present the Bulletins as agents of resistance to a science perceived as being devoid of morality, in the face of a growing administrative technocracy seen as detrimental to human beings' living conditions. These sources allow us to give a different interpretation to nurses' contribution to the modernization of care given to the poorest families. We contend that it is beyond institutions and inspired by personalim that French-speaking Catholic nurses laid the groundwork for community health in Canada.

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