Abstract

Abstract:

Depuis plus d’une décennie au Québec, des débats gouvernementaux ont cours concernant la règlementation du port de « signes ou symboles religieux », notamment les hijabs, niqabs, kippas, turbans et grands crucifix. En tenant compte de l’islamo phobie genrée, j’analyse le processus antivoile, qui se sert des appareils d’État, comme les politiques, le débat public ou la loi, pour régir les pratiques relatives au voile islamique. À la lumière de cette approche, j’examine les rencontres entre des féministes aux diverses positions dans le contexte du débat sur la Charte des valeurs québécoises (projet de loi 60) et j’analyse comment ces actions ont reproduit ou légitimé des formes précises de subjectivation. Je mets également au premier plan les entrevues que j’ai réalisées avec des femmes musulmanes à titre individuel et en tant que militantes entre 2013 et 2014. Je soutiens que le processus antivoile produit des conséquences négatives pour les musulmanes en privilégiant la «voix autochtone» des musulmanes « de l’intérieur » tout en effaçant la complexité des identités des femmes musulmanes et en minimisant la violence qui se manifeste dans les débats publics entourant les « signes ou symboles religieux ».

Abstract:

Government debates around whether to enact laws regulating the wearing of “religious signs/symbols,” including hijabs, niqabs, kippas, turbans, and large crucifixes, have been ongoing in Québec for over a decade. Related to gendered Islamophobia, I theorize anti-veiling, a process that uses state apparatuses, such as policy, public debate, or law, to govern the veiling practices of Muslim women. I use this approach to examine the encounters between differently positioned feminists in the context of the debate over the Charter of Québec Values (Bill 60) and analyze how these actions have reproduced or legitimated specific forms of subjectification. I also foreground interviews I conducted with Muslim women, both individuals and activists, between 2013 and 2014. I argue that anti-veiling produces negative consequences for Muslim women by privileging the “native testimonials” of “insider” Muslims while erasing the complexity of Muslim women’s identities and minimizing the violence that occurs during public debates around “religious signs/symbols.”

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