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  • Il est grand temps
  • Fritz Peter Kirsch
Mots clefs

histoire de la littérature occitane, relation avec d’autres littératures, intertextualité, interculturalité, rôle de l’AIEO, Nouvelle nouvelle Histoire de la littérature occitane

Keywords

Occitan literary history, history of Occitan literature, intertextuality, interculturality, new Nouvelle Histoire de la littérature occitane, role of the AIEO

L’auteur de ces lignes a proposé, à plusieurs reprises, que ceux parmi les membres de l’AIEO qui s’intéressent à la littérature discutent, lancent et organisent le projet d’une Nouvelle nouvelle Histoire de la littérature occitane (NNHLO). Voici quelques repères bibliographiques concernant cette initiative qui jusqu’à présent n’a pas suscité les échos souhaités:

“Vers une histoire interculturelle de la littérature occitane”

(2004);

“Zum Projekt einer neuen Geschichte der okzitanischen Literatur”

(2005);

“Pour une historiographie littéraire inspirée par l’interculturel”

(2006);

“Pour une réorientation interculturelle des études sur l’histoire de la littérature occitane,” présenté en séance plénière lors du XIIe Congrès de l’AIEO, Albi, 2017;

Frankreich, Okzitanien und die Frankophonien

(2018).

Dans ces interventions et publications, j’ai fait le tour d’un soubassement théorique et des grandes lignes d’un modèle d’histoire littéraire d’oc, allant du XIIe au XXIe siècle. Les réactions (rares) étaient plutôt favorables mais très générales, sans entrer dans les problèmes de faisabilité, sans animer des discussions autour de solutions alternatives. J’ai fini par penser qu’on attendait de me voir retrousser mes propres manches. Mais, selon ma conviction profonde, le projet ne saurait se réaliser sans la formation d’une équipe internationale sinon intercontinentale. En principe, il n’y a que l’AIEO qui puisse se charger d’un tel projet, cela d’autant plus qu’il s’agit désormais de renouveler et, si possible, de dépasser les ouvrages importants qui existent déjà, “grands classiques” publiés entre les années 1950 (Camproux) et les années 1970 (Garavini, Lafont/Anatole). Ce qu’il faudrait tout d’abord, ce serait/seraient un organisateur, ou plusieurs, bien réseautés, capables de tirer plusieurs ficelles à la fois, de distribuer les tâches et de récupérer les moyens financiers. Il est probable que notre maître à toutes et tous, Robert Lafont dans son rôle d’historiographe littéraire, aurait [End Page 103] relevé le défi au lieu de proférer des prédications académiques comme je le fais, hélas, dans cet instant. Il avait d’ailleurs tenté l’aventure à l’époque de son grand projet européen.1

Je constate que je me sens plus loin qu’autrefois des choses d’Occitanie et de France, non pas d’un point de vue intellectuel et émotif mais par ma situation de retraité bientôt octogénaire, parfois confronté aux problèmes de santé, moins assuré du soutien organisateur et financier de mon université, moins qu’autrefois porté aux voyages et aux contacts multiples dans le monde scientifique. Néanmoins, l’intérêt d’un projet NNHLO me semble certain et sa réalisation urgente. Selon ma vision de l’historiographie littéraire, il s’agit de dépasser les limitations traditionnelles du “manuel” fixé dans les limites de la présence historique d’une langue. Depuis le XIIe siècle, la littérature occitane vit au contact d’autres cultures et littératures, en rayonnant et en réagissant. Son historiographie pourrait s’inspirer des Area Studies américains ou/et de l’anthropologie historique. Ainsi, le domaine d’oc servirait de plaque-tournante ouvrant des voies vers les cultures voisines sans que soit minimisé ou exagéré son rôle fondateur parmi les littératures d’Europe. D’ailleurs, pour tenir compte des grandes tendances de la vie culturelle et littéraire d’aujourd’hui, l’équipe devrait sans doute inclure un chapitre sur les présences de la création d’oc dans les médias (film, télé, internet, chanson, rap …).

Somme toute, il faudrait désormais et une fois de plus résister...

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