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  • Médecine et idéologies. La tuberculose au Québec XVIIIe–XXe siècles by Jacques Bernier
  • Marie-Claude Thifault
Médecine et idéologies. La tuberculose au Québec XVIIIe–XXe siècles. Jacques Bernier. Québec: Presses de l’Université Laval, 2018. 232 p., 29.95 $ papier

Que la tuberculose ait été la première cause de décès au Canada en 1867 n’est pas si étonnant. Toutefois, d’apprendre que la tuberculose « est toujours l’une des principales causes de mortalité dans le monde » (1) remet en question l’utilisation des connaissances et les retombées des avancées médicales depuis les travaux du scientifique allemand Robert Koch, en 1882. C’est sur cette réflexion stratégique que Jacques Bernier, maintenant professeur retraité du Département des sciences historiques de l’Université Laval, captive avec succès l’intérêt de son lecteur et l’invite à découvrir l’histoire de La tuberculose au Québec.

Professeur aguerrie, l’historien Jacques Bernier introduit le sujet de la tuber-culose en s’appuyant sur une réflexion sur la médecine et ses idéologies qu’il alimente tout au long de son étude depuis le XVIIIe siècle jusqu’au XXe. Quatre courts chapitres initient l’étudiant, le passionné d’histoire de la médecine ou l’enseignant à l’histoire d’une maladie infectieuse au sein de la société québécoise. L’importance des sources archivistiques est clairement exprimée dans le premier chapitre où « Les représentations de la tuberculose au XVIIIe siècle » sont expliquées à partir des textes d’époque comme ceux de Joseph Raulin (1782), de Thomas Reid (1782), d’Antoine Portal (1792) ou de J.B.T. Baumes (1794). Malgré la complexité de ces textes difficiles à lire et à comprendre, Bernier y dégage des analyses, des interprétations et une belle inspiration pour transmettre simplement l’histoire de la médecine du XVIIIe siècle et les théories relatives à la tuberculose. Les thèses contagionistes et constitutionnelle présentées sont clairement différenciées et nous seront très utiles pour nos cours Histoire de la santé, Histoire de la médecine, ou Contexte politique et économique des soins de santé.

Les apports des nouvelles connaissances sur « La tuberculose au XIXe siècle » sont abordés dans le deuxième chapitre. La grande découverte du myocabacterium tuberculosis et les travaux de Robert Koch sont racontés de façon limpide. Nous avons trouvé particulièrement intéressante l’enquête de Bernier pour comprendre comment ces nouvelles connaissances ont été diffusées au Québec et les explications complémentaires sur la recherche de l’historien pour trouver ce type d’informations à partir d’une belle variété de sources comme les documents de décès, des cimetières et de succession. Ce chapitre rappelle que « le XIXe siècle constitue une étape particulièrement importante dans l’histoire de la médecine. C’est là que notre médecine actuelle trouve en grande partie ses racines » (59).

Le troisième chapitre « La médecine et la tuberculose, 1900–1950 » propose dans ses premières pages l’état des connaissances à partir, entre autres, de deux ouvrages fondamentaux écrits sur l’histoire de la tuberculose au Canada au XXe [End Page 144] siècle, ceux de Georges Wherrett The Miracle of the Empty Beds (1977) et de Katherine McCuaig The Weariness, the Fever, and the Fret (1999). S’ajoutent à ce tour d’horizon sur les savoirs des informations plus concrètes tant sur les traitements, la vaccination que sur la formation des médecins et des infirmières. Ces dernières retiennent peu l’attention dans cet ouvrage – aucune référence au mot « infirmière » dans le pratique index. Néanmoins on y mentionne brièvement la formation en bactériologie et en santé publique que les infirmières et les religieuses infirmières ont reçue pour jouer leur nouveau rôle dans les dispensaires, dans les « Gouttes de lait » et dans les unités sanitaires de...

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