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Reviewed by:
  • The Bright Side of Life by Émile Zola
  • Sarah Budasz
Émile Zola, The Bright Side of Life. Translated with an Introduction and notes by Andrew Rothwell. (Oxford World’s Classics.) Oxford: Oxford University Press, 2018. xliii + 313 pp.

La poursuite de la republication du cycle des Rougon-Macquart par Oxford World’s Classics s’enrichit au besoin de nouvelles traductions. Ainsi, celle de La Joie de vivre par Andrew Rothwell — dont le titre choisi, The Bright Side of Life, aux accents quasi montypythoniens, renforce l’ironie du titre original — vient combler une lacune. À l’exception d’une traduction confidentielle par Stephen R. Pastore (The Joy of Life: Zest for Life (s.l.: Grand Mal Press, 2013)), l’unique version précédemment disponible était celle d’Ernest Vizetelly, dont Rothwell retrace par ailleurs la genèse dans une fascinante ‘Translator’s Note’. La première traduction de La Joie de vivre par Vizetelly, How Jolly Life Is! (Londres: Vizetelly & Co., 1886), fut lourdement tronquée et révisée lors de sa réimpression sous le titre The Joy of Life (Londres: Chatto & Windus, 1901), après la liquidation de Vizetelly & Co. [End Page 468] suite aux procès perdus par le père d’Ernest pour publication obscène. La censure des œuvres concernées (dont huit romans de Zola et Madame Bovary), en particulier celle de La Joie de vivre, expose pour Rothwell ‘a fine-grained picture of Victorian neuroses about sex and the body, social proprieties and “improper” relations, and the perceived threat to Christian values posed by positivist science, especially physiology’ (p. xxxv). Les aspects du roman jugés choquants par les censeurs (et, par la suite, les éditeurs) sont évidemment ceux qui, en réalité, fondent tout l’intérêt et l’actualité de La Joie de vivre. La sexualité y est présentée dans un continuum de l’animal à l’homme; l’héröıne Pauline Quenu en fait l’apprentissage en consultant les ouvrages d’anatomie de son cousin mais également en observant les animaux de la maisonnée. Le positivisme scientifique de Zola (‘There was nothing wrong with knowing’ (p. 47), remarque ainsi Pauline au sujet de la menstruation) trouve son apogée dans le tour de force d’une scène d’accouchement de plusieurs pages, restaurée ici dans son intégralité. La connaissance heureuse qu’a Pauline de son corps et de la nature s’oppose tout au long du roman à la mélancolie nerveuse de son cousin Lazare dont les angoisses font écho à ceux du romancier et donnent son ton ironique au titre du roman. La personnification de la mélancolie chez Lazare doit beaucoup à la lecture de Schopenhauer par Zola et son cercle et éclaire aussi la réception du philosophe allemand dans la France fin-de-siècle. Ce double champ de la mélancolie et de la santé reproductive nourrit bien sûr l’imaginaire scientifique de Zola, et cette nouvelle édition permet de contribuer au même titre au domaine des ‘humanités médicales’ qu’à la connaissance du positivisme progressiste de son auteur, et de son versant mélancolique, plus sombre et plus personnel.

Sarah Budasz
Durham University
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