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  • Œuvres complètes, ix, x, xi et xii: Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi par Georges-Louis Leclerc de Buffon
  • Thierry Hoquet
Georges-Louis Leclerc de Buffon, Œuvres complètes, ix, x, xi et xii: Histoire naturelle, générale et particulière, avec la description du Cabinet du Roi. Texte établi, introduit et annoté par Stéphane Schmitt avec la collaboration de Cédric Crémiè re. (L’Âge des Lumières, 80, 84, 90 et 91.) Paris: Honoré Champion, 2016–18. 719, 812, 723 et 809 pp.

Les éditions Honoré Champion mettent à la disposition du public savant quatre nouveaux volumes de la première série de l’Histoire naturelle, qui en compte quinze au total. Après trois premiers volumes initialement parus en 1749 et consacrés à des généralités sur la méthode, l’histoire de la Terre et l’espèce humaine, Buffon a commencé l’examen de ce que la tradition désignait comme ‘Quadrupèdes’ et que Linné appellera ‘Mammifères’ — groupe que Buffon demeure réticent à désigner par quelque nom général que ce soit. Après l’examen des animaux domestiques, du ‘Cheval’ au tome iv (1753) au ‘Chat’ au tome vi (1756), s’ouvre la série des animaux sauvages (cerf, daim, chevreuil, lièvre .. .), puis des animaux carnassiers (loup, renard, blaireau .. .) au tome vii (1758). Le tome viii (1760) examine plusieurs bêtes réputées informes et que Buffon s’emploie à rendre à leur module quadrupède (cochon d’Inde, hérisson, chauves-souris). Le tome ix (1761) traite notamment du lion et des tigres et va proposer l’histoire naturelle des deux mondes, l’ancien et le nouveau. En comparant ‘Animaux de l’ancien continent’ et ‘Animaux du nouveau monde’, Buffon règle une affaire importante de nomenclature: il ne faut pas parler, par exemple, des panthères d’Amérique comme de ‘tigres’ ou de ‘lions’, mais préconise d’introduire en français des noms indigènes et singuliers comme ‘lama’ ou ‘jaguar’. Le tome x (1763) poursuit l’introduction de nouveaux noms simples pour désigner ces nouvelles espèces, portant à la connaissance du public l’ondatra, le desman, le pangolin ou le pécari. Le tome xi (1764) étudie plusieurs formes emblématiques de l’ancien monde (l’éléphant, le rhinocéros ou le chameau et le dromadaire). Pourtant, au tome xii (1764), Buffon laisse éclater sa lassitude: il entend interrompre la fastidieuse description des espèces (zèbre, hippopotame, cabiai, etc.) et l’Avertissement déclare sa volonté d’en finir avec le fil trop monotone de l’exposition des ‘détails de l’histoire naturelle’(xii, i). Il propose une analyse générale de la nature dans ce qu’il intitule sa [End Page 117] ‘Première Vue’. La nature y est décrite comme ‘le système des lois établies par le Créateur, pour l’existence des choses et pour la succession des êtres’, ‘une puissance vive, immense, qui embrasse tout’ (xii, iii).

Stéphane Schmitt a choisi d’accompagner ces quatre volumes d’introductions résolument brèves. Attentif aux détails, il prend un plaisir manifeste à souligner tous les petits accidents de fabrication de l’ouvrage: ainsi, le fait que les articles du ‘Zébu’ et du ‘Tapir’ ont été ajoutés si tardivement au tome xi qu’ils ne figurent pas à l’index. Anticipant sur l’avenir, Schmitt souligne que dès le tome xii, ‘la fin des quadrupèdes est en vue’. Il imagine Buffon préparant déjà son collaborateur Daubenton à son éviction prochaine de l’Histoire naturelle des oiseaux. Il n’en demeure pas moins que le projet initial d’accompagner l’Histoire naturelle générale et particulière de La description du Cabinet du Roi reste une préoccupation encore très présente dans ces volumes: Buffon s’excuse ainsi de consacrer un article au ‘Babiroussa’, alors même que le Cabinet n’en possède qu’une tête osseuse (représentée xii, pl. 48...

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