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  • La Réception des troubadours en Provence: xviexviiie siècle ed. by Jean-François Courouau and Isabelle Luciani
  • Caterina Menichetti
La Réception des troubadours en Provence: xviexviiie siècle. Sous la direction de Jean-François Courouau et Isabelle Luciani. (Études et textes occitans, 5; Les Troubadours, 3.) Paris: Classiques Garnier, 2018. 324 pp.

Le volume analyse la réception de l’œuvre des troubadours par les savants et les hommes de lettres méridionaux, entre âge moderne et Lumières — période précédant, donc, le renouveau méthodologique amenant à l’affirmation de la Romanische Philologie à niveau européen. Le travail est bienvenu et comble une lacune évidente des études consacrées à l’ancienne littérature occitane, en procurant finalement, pour la France, un instrument analogue au grand livre de Santorre Debenedetti, Gli studi provenzali in Italia nel Cinquecento (Turin: Loescher, 1911). Les contributions montrent bien que la redécouverte et l’étude de la poésie des troubadours dans le Midi sont dues à maints facteurs, littéraires et linguistiques mais aussi sociaux, politiques et identitaires. Après une Introduction des directeurs du volume, Jean-Baptiste Camps, dans ‘L’Histoire externe des chansonniers des trouba-dours en France du xvie au xviiie siècle’, dresse un cadre de référence pour la circulation des chansonniers occitans dans la France actuelle, dès la Renaissance jusqu’à l’établissement de la Bibliothèque du Roi. Les deux articles qui suivent — de Giuseppe Noto, ‘Les Vérités de Jean de Nostredame’, et de Michel Jourde, ‘Sur le lexique métalittéraire des Vies de Jean de Nostredame’ — sont consacrés à la représentation des troubadours dans l’œuvre de Nostredame. Dans ‘Les Troubadours dans les entrées royales d’Aix-en-Provence (1622 et 1701)’, Marine Roussillon s’interroge sur la valeur politique de la figure du troubadour au dix-septième siècle. Roy Rosenstein, dans ‘Jean-Scholastique Pitton lit et relit Jean et César de Nostredame’, et Philippe Martel, avec ‘Les Troubadours vus par les historiens provençaux (xviie– xviii e siècle)’, approfondissent le rapport des historiens méridionaux avec leur passé médiéval, ainsi qu’avec les œuvres de Jean et César de Nostredame. Jean-François Courouau, dans ‘Retour sur les provençalistes provençaux des années 1730–1740’, prend en compte les recherches érudites d’Henri-Joseph de Tomassin de Mazaugues, de Joseph de Seytres, marquis de Caumont, et de Joseph de Bimard, baron de La Bastie-Monsaléon et leurs retombées sur Jean-Baptiste de La Curne de Sainte Palaye et les philologues du dix-neuvième siècle. Claire Torreilles, dans ‘Jean-François Séguier et les troubadours’, étudie le réseau des correspondants de Séguier et la récolte, de la part de l’avocat nîmois, de matériaux modernes concernant les troubadours. David Fabié, avec ‘Les Troubadours dans la lexicographie provençale du xviiie siècle)’, étudie les ouvrages lexicographiques de Mazaugues et de François Lacombe. Philippe Gardy, dans ‘Les Écrivains provençaux d’expression occitane et les troubadours de la fin du xvie siècle aux années 1780’, analyse le rapport des auteurs occitanophones modernes avec leurs racines médiévales. Wendy Pfeffer, dans ‘Louis de Jaucourt, l’Encyclopédie et Nostredame’, montre que Jaucourt manifeste non seulement une attention notable pour la langue occitane et sa littérature médiévale, mais aussi une dette évidente envers Nostredame. Régis Bertrand, dans ‘La Génération érudite provençale des années 1770–1780 et les troubadours’, prend en compte l’image de la poésie occitane médiévale dans les ouvrages historiques dédiés à la Provence au troisième tiers du dix-huitième siècle; dans la ‘querelle des troubadours’; et dans un concours de [End Page 110] l’Académie de Marseille de 1789. Le volume est complété par une bibliographie et par deux index dédiés aux troubadours et aux noms propres.

Caterina Menichetti
Université de Genè ve, Universit...

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