Abstract

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1981 was the year of a "serious conflict" between the leadership of France's CGT labour union in broadcasting/cinema (SNTPCT-CGT) and some union members. This crisis resulted in a schism into two separate union organisations. The first organisation remained a member of the Fédération du spectacle (a group of unions in the cultural performance sector), whereas the second organisation left the federation. This reshaping of labour organisations had a long-lasting impact on collective bargaining in these sectors. Research about this period generally emphasises the "corporatism" of the union's leadership, without clarifying the specific causes and consequences of the conflict. By using union archives – including previously-unpublished materials – from the Fédération nationale du spectacle, as well as interviews with union leaders and people who participated in or were witnesses to the conflict, we see the emergence, alongside filmmaking teams, of new teams of broadcasting technicians whose jobs were very similar in terms of working techniques and discontinuous working schedules. The advent of these teams therefore raised the question of whether the standard legal provisions for filmmaking teams should be extended to broadcasting, which offered less advantageous pay conditions. This question reflects a typical issue of redefining occupational boundaries, challenging the very concept of professional qualifications. By revisiting this episode from a socio-historical perspective, we aim to better understand the reshaping of the filmmaking and broadcasting sector in France in the period that followed the domination of the Office de Radiodiffusion-Télévision Française (ORTF).

Abstract:

L'année 1981 est marquée par un « conflit aigu » entre la direction du syndicat CGT de la production cinématographique et de télévision (SNTPCT-CGT) et une partie des syndiqués. La crise aboutit à scinder le fait syndical technicien en deux organisations distinctes, l'une restant au sein de la Fédération du spectacle, l'autre la quittant, ce qui modifie pour longtemps la configuration de la négociation collective dans les activités concernées. Les travaux évoquant cet épisode font généralement prévaloir le « corporatisme » de la direction du syndicat, sans qu'on connaisse précisément les tenants et aboutissants du conflit. À la lumière d'archives syndicales pour partie inédites de la Fédération nationale du spectacle et d'entretiens avec des responsables syndicaux, acteurs ou témoins des événements, on voit émerger, à côté des équipes de cinéma, de nouvelles équipes, très proches par leurs modalités d'engagement discontinu et leurs techniques de travail : les techniciens de l'audiovisuel. La genèse de ces équipes pose dès lors la question suivante : les dispositions juridiques de référence, applicables aux équipes de cinéma, doivent-elles être élargies à l'audiovisuel, où les normes salariales sont plus défavorables ? Cette question traduit une problématique typique de redéfinition des périmètres professionnels, interrogeant la notion même de qualification professionnelle. Dans une perspective socio-historique, nous visons à mieux comprendre la recomposition du dispositif de production, de diffusion et de consommation ciné-audiovisuelle en France, dans la période qui succède à l'hégémonie de l'ORTF.

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