Abstract

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This article argues that the "yellow vest" movement and the "Great National Debate" are a good laboratory for analysing the capacity of digital technology to provide tools for social criticism. It endeavours to capture changes in citizens' critical expression in the digital context by placing the movement in a broader trend, that of the development of "digital democracy" in France, where the influence of technologies challenges the functioning of French democracy and the place occupied by citizens. In this context, we will see that the new forms of civic expression made possible by digital technology place pressure on democracy, whether representative or participatory, with a form of public democracy, where public opinion claims to establish a direct relationship between governments and the governed. What does this renewed weight of opinion do to the expression of social criticism? How can more institutional forms of participation succeed in offering a political outlet for critical expression when it finds alternative visibility spaces on the web?

Abstract:

Cet article fait le pari que le mouvement des gilets jaunes et le Grand débat national constituent un bon laboratoire pour analyser la capacité du numérique à équiper la critique sociale. Il tente de saisir les évolutions de l'expression critique des citoyens en contexte numérique en replaçant le mouvement dans une dynamique plus large, celle du développement d'une « démocratie numérique » en France, où l'influence des technologies interroge le fonctionnement de notre démocratie et la place qu'y occupent les citoyens. Dans ce cadre, nous verrons que les nouvelles formes d'expression citoyenne permises par le numérique mettent en tension la démocratie, qu'elle soit représentative ou participative, avec une forme de démocratie du public, où l'opinion publique prétend installer une relation directe entre gouvernants et gouvernés. Qu'est-ce que ce poids renouvelé de l'opinion fait à l'expression de la critique sociale ? Comment les formes de participations plus institutionnelles peuvent-elles parvenir à offrir un débouché politique à l'expression critique lorsque cette dernière trouve sur le Web des espaces de visibilité alternatifs ?

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