Abstract

Abstract:

Pendant la guerre froide c'est presque impossible pour les Bulgares d'émigrer à l'Ouest. Cependant, Maria Koleva, suite à ses études en Allemagne, s'installe en France en 1971. Dramaturge et cinéaste indépendante, Koleva a la rare chance d'exposer dans son art ses propres divisions identitaires (nationale, idéologique et sexuelle) entre l'Est et l'Ouest européens pendant la guerre froide et après la chute du communisme en 1989. Dans cette étude on verra l'identité nationale bulgare de Koleva se révéler à travers ses mémoires de sa famille socialiste dans le film autobiographique L'État de bonheur… permanent ! (1982). L'appartenance idéologique de Koleva est telle qu'après sa naturalisation française, la cinéaste ne se sent ni Européenne de l'Est, ni Européenne de l'Ouest – son art est emprunté à deux cultures idéologiquement différentes. Quant à l'amour dans l'exil de cette héritière des bogomiles dualistes, la personnalité kolévienne est doublée à travers les parties masculine et féminine de la protagoniste Maïa du film Paroles tues ou aimer à Paris en étrangère (1991). Les divisions identitaires nationales, idéologiques et sexuelles de Koleva présentes dans son art avant et après le communisme mènent à une transition et à un transfert d'idées et d'expériences que seule une immigrée peut exposer à ceux qui n'ont jamais eu la chance d'être témoins à des régimes aussi opposés.

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