Abstract

Abstract:

This article refutes official and scholarly accounts of the history of relationships between Inuit and the Canadian state that suggest that the state neglected its Arctic citizens in the period prior to 1950. Instead, the article argues that the early decades of contact between state representatives and the Inuit witnessed the construction and deployment of a distinctive form of colonial rule. Materially, such rule involved the articulation of subsistence and mercantile modes of production, meaning that Inuit livelihoods came to depend upon blending quasi-traditional hunting and fishing practices with the trapping and trading of fox furs. Symbolically, such rule assigned Canadian state representatives the noble task of protecting the Inuit – first, from the incursion of civilization and, later, from their own putative deficiencies. Grounded in archival research focused on the area now known as the Kitikmeot, this article narrates three phases in the early evolution of colonialism, phases that can be summarized as protecting Inuit, disciplining Inuit, and defending colonial rule. Through critically re-interpreting archival documents, this article presents a robust critique of official discourses regarding early Inuit–state relationships, thereby constructing a stronger foundation for postcolonial research that gives prominence to Inuit experiences of, and responses to, those relationships.

Résumé:

L’État a-t-il « négligé » ses citoyens de l’Arctique avant 1950? Le présent article réfute le discours officiel ou scientifique ayant trait à l’histoire des relations entre les Inuits et l’État canadien qui le laisse entendre. Il soutient plutôt que les premières décennies de contact entre les représentants de l’État et les Inuits ont donné lieu à l’érection et au déploiement d’une forme distinctive de régime colonial. Sur le plan matériel, un régime de ce genre impliquait l’articulation entre un mode de production de subsistance et un mode de production mercantile. Autrement dit, les moyens de subsistance des Inuits en sont venus à dépendre de la fusion de pratiques quasi traditionnelles de chasse et de pêche avec le piégeage et le commerce de la fourrure de renard. Symboliquement, ce régime assignait aux représentants de l’État canadien la noble tâche de protéger les Inuits – d’abord contre l’incursion de la civilisation et, par la suite, contre leurs présumées faiblesses. Fondé sur des recherches archivistiques portant sur la région maintenant connue sous le nom de Kitikmeot, cet article relate trois phases de l’évolution initiale du colonialisme, lesquelles peuvent se résumer comme suit : protéger les Inuits, discipliner les Inuits et défendre le régime colonial. En réinterprétant de façon critique les documents d’archives, cet article présente une solide critique du discours officiel sur les premières relations entre les Inuits et l’État. Il pose ainsi de meilleures assises pour une recherche postcoloniale qui met en avant le ressenti des Inuits par rapport à ces relations et leurs réactions.

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