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Reviewed by:
  • Perspectives on French Colonial Madagascar by Eric T. Jennings
  • Solofo Randrianja
Eric T. Jennings, Perspectives on French Colonial Madagascar. Palgrave Series in Indian Ocean World Studies. New York: Palgrave Macmillan, 2017. xii, 258 pp. 109.99$ Cdn (relié or broché), 84.99$ Cdn (e-book).

Cet ouvrage de 258 pages, dont 231 consacrées au texte proprement dit, se déploie sur sept chapitres regroupés en trois parties. Une bibliographie actualisée, une liste des sources primaires utilisées et des annexes, tel un index bien utile, en font un outil de travail très pratique autant pour les étudiants peu familiers avec l'historiographie de Madagascar que pour les chercheurs plus ou moins avertis.

L'approche thématique de l'auteur justifie le titre, car s'il évoque la colonisation, la période stricto senso, quoiqu'au centre de la réflexion, est envisagée sous plusieurs angles. Cette posture amène l'auteur non seulement bien au-delà et en deçà des limites chronologiques mais aussi bien loin de Madagascar. Ce qui est bien pratique, car le livre peut être lu à partir de n'importe quelle partie.

En effet la troisième et dernière partie qui clôt l'ouvrage traite du « mystère des origines des Malgaches ». Celui-ci est vu dans la perspective de la « situation coloniale », expression empruntée à l'anthropologue français Georges Balandier, même si l'auteur remonte au-delà de la conquête française de 1895. Le dernier chapitre qui clôt à la fois cette partie et le livre évoque, toujours dans la même optique, l'une des plus anciennes organisations politiques en cours sur l'île dont l'existence réactualisée perdure jusqu'à nos jours et navigue entre mythe et réalités. [End Page 453]

Une deuxième partie évoque la cruciale période de l'entre-deux-guerres (mais qui inclut les deux guerres mondiales), à la fois l'apogée mais aussi le nadir d'une certaine forme de domination. Elle n'occupe sans doute pas cette place centrale par hasard, à en juger par la première partie qui ne fait pas que contextualiser l'ensemble en traitant de la santé, du pouvoir et de la vulnérabilité.

L'auteur donc a su capitaliser à la fois ses propres travaux et réflexions antérieurs dont on retrouve tout au long des pages des évocations, mais aussi les travaux « prolifiques » des chercheurs malgaches, comme ceux des anthropologues et des historiens venant d'autres horizons. Et ce en se servant de ce fil rouge tout en s'inspirant des dernières évolutions de l'historiographie en général.

L'ensemble offre un tableau très nuancé et complexe de la « situation coloniale » en invitant le lecteur à explorer des domaines peu ou pas du tout traités de l'histoire médicale, sociale voire politique, de la grande île. Le kaléidoscope formant ces diverses perceptions constitue une des qualités de l'ouvrage.

En apparence, cette période qui conventionnellement commence à la conquête en 1895 et que l'auteur semble clore en 1947 qui voit la répression de la rébellion, ne semble pas se prêter à l'exercice. En fait, ce que l'auteur qualifie de « longue durée » commence avec l'annexion de parties de Madagascar dès le milieu du XIXème siècle, tel l'île Sainte Marie ou encore Nosy Be et se clôt, le tout provisoirement, je dirai, avec l'indépendance de 1960.

La posture de l'auteur ouvre de nouvelles perspectives sur la colonisation vue de manière générale. L'installation de la Compagnie française des Indes Orientales vers le milieu du XVIIème siècle et surtout ce que son directeur Etienne de Flacourt, qui a laissé de nombreux travaux, y ont fait, sont plus qu'un prélude à la colonisation vue dans ses aspects culturels, voire politiques. Cet épisode s'intégrerait tout à fait dans cette étude.

Autre élément qui fait du travail d'Eric T. Jennings une œuvre novatrice dans la foulée de « la nouvelle histoire » est l'intégration de ce « moment...

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