Abstract

Abstract:

According to many historians and sociologists, mass consumption did not arrive in Canada until the 1950s or even the 1960s. However, this article shows that consumption by low-wage earners in the Canadian metropolis of Montreal was already beginning to transform and expand during the interwar period. As much as consumers, government helped drive these changes by relaxing the legal framework regulating credit practices as well as relations between small debtors and their creditors. The growing use of consumer credit by working-class families was at the heart of these transformations. In this article, the files of depositors placed under the protection of the Lacombe Act provide a unique window on this phenomenon and associated consumer behaviours. An analysis of public debates on the consumer habits of urban workers offers additional insight and context. We advocate for a broad understanding of consumer credit, while rejecting the familiar dichotomy between the consumption of durable goods and the purchase of basic necessities. Necessities and luxuries are constructs that have evolved over time, and the Lacombe files highlight how low-income households combined different sources of credit to incorporate and balance these two types of expenses within their tight budgets.

Résumé:

Au Canada, plusieurs historiens et sociologues situent l'avènement de la consommation de masse dans les années 1950, voire 1960. La recherche présentée ici montre cependant que dans l'entre-deux-guerres déjà, dans la métropole canadienne, la consommation des petits salariés se transforme et s'élargit. Autant que les consommateurs, les gouvernements jouent un rôle actif dans ces transformations : ils les encouragent en assouplissant l'encadrement légal des relations entre les petits débiteurs et leurs créanciers, de même que celui des pratiques de crédit. L'utilisation du crédit à la consommation est en effet au coeur des phénomènes observés. Une source inédite, les dossiers des déposants placés sous la protection de la loi Lacombe, permet d'en apprécier la diffusion chez les classes populaires et de retracer les comportements de consommation qui en découlent. L'étude des débats publics où l'on discute la consommation des travailleurs urbains complète l'analyse de ces dossiers et la met en contexte. Les auteurs de cet article prônent l'emploi d'une définition large du concept de crédit à la consommation. Ils rejettent l'opposition souvent faite entre la consommation de biens durables et l'achat de produits de première nécessité. Le nécessaire et le superflu sont des constructions qui évoluent dans le temps et les dossiers Lacombe montrent à l'évidence que les ménages à faible revenu combinent leurs sources de crédit pour intégrer et équilibrer ces deux types de dépenses dans leurs budgets étroits.

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