Abstract

Abstract:

Since the 1950s, the practice of psychiatric drug maintenance therapy has been supported by graphics. Lacking physical markers to identify “responders” to long-term drugs, psychiatrists have used graphics to make the outcomes of their interventions visible. This article identifies changes in the graphical representation of drug responders in psychiatric journals between the mid-1950s and the mid-1990s. It argues that before 1970, psychiatrists assessed patients’ responses in relation to their personal baselines or symptom trajectories. After 1970, clinical trials made it possible to see responders through a statistical lens, as a homogeneous population, decontextualized from its past and having a future consisting of two possible states: relapse or remission. Abstracted from their life’s context, responders became the desired outcome of prescribing protocols that could be applied anywhere. Psychiatry’s graphical language supported an authoritative view of mental health as something to be optimized and maintained with prescription drugs.

Résumé:

Depuis les années 1950, les thérapies psychiatriques qui recouraient aux médicaments s’appuyaient sur des graphiques. Ne pouvant faire état de signes physiques, les psychiatres les utilisaient pour rendre « visibles » les réponses des patients aux médicaments administrés à long terme. Cet article retrace l’évolution des représentations graphiques utilisées dans les revues de psychiatrie pour exposer les réponses des patients à des médicaments entre le milieu des années 1950 et le milieu des années 1990. Avant 1970, les psychiatres évaluaient ces réponses en fonction des caractéristiques personnelles des patients ou de l’évolution de leurs symptômes. Après 1970 cependant, les essais cliniques permirent une démarche statistique, qui traitait les patients sous médication comme une population homogène, sans passé et dotée d’un futur exprimé en termes de rémission ou de rechute. Une fois détachés de leur contexte de vie, ces patients symbolisaient les résultats attendus de protocoles de prescription applicables partout. Ce langage graphique véhiculait une conception dominante selon laquelle la santé mentale peut être améliorée et maintenue grâce à la prescription de médicaments.

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