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Reviewed by:
  • Lettres québécoises
  • Suzanne Pouliot
Lettres québécoises. " Portrait de classe. La littérature jeunesse." no. 172, hiver 2018. ISBN 9782924360293 (papier), 978292360309 (format électronique). 100 p.

Dans son dernier numéro de l'année 2018, la revue trimestrielle Lettres québécoisescomprend quatre cahiers: un Cahier littérature jeunesse (7–32), un Cahier critique (33–71), un Cahier littéraire (72–93) et un Cahier création (94–100). Nous ne retiendrons que le premier Cahier qui consacre une trentaine de pages à cette production littéraire destinée aux jeunes. Les photographies sont de Sandra Lachance et les illustrations qui accompagnent les entretiens sont de Pascal Girard. Pour rappel, en 2002, Dominique Demers avait accordé, dans la même revue, un long entretien à Francine Bordeleau, à la suite de la parution de sa trilogie Marie Tempêtequi avait provoqué la controverse car la protagoniste y avait donné son bébé en adoption. À travers ce dossier, la revue cessait de dédaigner la littérature destinée aux moins de [End Page 241]dix-huit ans, et soulignait ainsi la littérarité des œuvres publiées. Seize ans plus tard, Demers apparaît en première de couverture avec sa fille, également autrice. Dans son introduction, Annabelle Moreau reconnaît que la littérature pour la jeunesse québécoise a connu un véritable élan, il y a quarante ans, avec la création de la maison d'édition La courte échelle, fondée par l'écrivain Bertrand Gauthier. Avant, écritelle, les maisons d'édition Paulines, Héritage, et Pierre Tisseyre tenaient le haut du pavé et ne publiaient qu'une vingtaine de titres annuellement, contre huit cents aujourd'hui.

Le numéro 172 souligne le grand talent de ceux et celles qui signent et diffusent des livres audacieux, "capables de faire naître une étincelle d'esprit critique chez les jeunes lecteurs et lectrices" (3), et la revue consacre un cahier à seize d'entre eux. À cette fin, Annabelle Moreau a recueilli leurs propos. Marie-Michèle Giguère (7) écrit préférer faire une overdose de Frida Kahlo que de Blanche-Neige. Inspirée d'une chronique diffusée à la radio, elle se laisse emporter par la production littéraire récente qu'elle qualifie de fantaisiste, magique et humoristique, car elle lui fait vivre de délicieux moments d'échange avec son enfant. Dominique et Marie Demers (8–11) jugent que la littérature pour la jeunesse devrait être plus enseignée à l'université, car cette production littéraire constitue un vaste champ littéraire complexe avec ses courants, son histoire et ses œuvres phares. Deux éditeurs, l'un chevronné, Robert Soulières, et l'autre débutant, Patrick Isabelle, discutent des enjeux auxquels ils doivent faire face (12–13). Marc-André Audet et sa sœur Catherine Girard-Audet (14–15), autrice et éditeur de la maison Les Malins mentionnent les succès littéraires obtenus au Québec, en France et en Belgique par les séries L'ABC des filleset Léa. En tant que jeunes éditeurs, mais également auteurs, Yves Nadon (cofondateur de la maison d'édition D'Eux) et Mathieu Lavoie (cofondateur des Éditions Album) (16–17) dialoguent sur leur mandat éditorial qui a pour but d'attirer les jeunes pour en faire des lecteurs et des lectrices. Pour leur part, Catherine Lepage et Guillaume Perrault (18–19) sont venus à l'écriture par le truchement de l'illustration. Le carnet qu'ils emportent en permanence avec eux constitue leur chantier d'idées, de projets. Dans "Retrouver ses enfances" (20–21), Simon Boulerice et Maxime Mongeau affirment que pour faire lire de jeunes adolescents, il faut leur offrir des voix sincères et des ouvrages de qualité. Dans "Le Laboratoire vivant des enfants" (22–23), Biz et Claudia Larochelle affirment écrire pour les jeunes, en retournant à leur cœur d'enfant, pour créer l'étincelle et les orienter vers d'autres titres qui feront d'eux des lecteurs passionnés. Marie-Michèle Giguère interroge le fondateur de la maison d'édition La courte échelle, Bertrand Gauthier, qui fut un pionnier, en...

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